Ulcère de l’estomac ou du duodénum : le reconnaître et le traiter

Qu’est-ce qu’un ulcère de l’estomac ou du duodénum ?

Définir l’ulcère gastroduodénal

Les ulcères gastriques ou du duodénum sont caractérisés par une perte importante de substance au niveau de la muqueuse de l’estomac ou du duodénum (qui constitue la partie supérieure de l’intestin grêle). Pour les qualifier, on utilise plus largement le terme d’ulcère gastroduodénal.

On lie les ulcères gastroduodénaux à une inflammation de la muqueuse digestive, favorisée par une infection par la bactérie H. pylori (Helicobacter pylori). Le plus souvent contractée durant l’enfance, cette bactérie serait présente dans le tube digestif de 15 à 30% de français, selon les chiffres de la Haute Autorité de Santé.

Bien que les ulcères puissent être bénins, et souvent asymptomatiques, il est essentiel de consulter un médecin si vous présentez des signes évocateurs. Cela afin de limiter les risques de complications et de récidives. 

À savoir : il existe différents types de lésions ulcéreuses, selon la partie du corps concernée.

Quand parle-t-on d’ulcère de stress ?

On a pendant longtemps lié la survenue d’un ulcère gastroduodénal au stress. Pourtant, cela n’est pas tout à fait exact car le stress et les angoisses ne sont pas la cause de l’ulcération. En revanche, il y contribue en favorisant l’acidité gastrique.

Parmi les autres facteurs contribuant à l’acidité de l’estomac, on compte aussi : 

• Les aliments irritants pour la muqueuse digestive (trop gras, sucrés, épicés…)
• Les excitants comme l’alcool, le café et le thé.
• La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dont l’aspirine.

Bien qu’on utilise l’appellation “ulcère de stress” elle n’est donc pas correcte dans la mesure où son origine est en réalité variable. Bien qu’il impacte le système digestif, il n’est pas à l’origine des lésions.

Quels sont les symptômes de l’ulcère de l’estomac ou du duodénum ?

Les signes d’un ulcère gastroduodénal

L’ulcère de l’estomac ou du duodénum ne provoque pas toujours de symptômes. La moitié du temps, il est ainsi découvert de façon fortuite. 

Dans d’autres cas, il peut se manifester par plusieurs signes : 

• Des douleurs abdominales plus ou moins intenses, similaires à une sensation de crampes ou de brûlures.
• Un soulagement de ces douleurs après les repas.
• Des nausées et/ ou des vomissements
• Une perte d’appétit
• De la fatigue
• Une sensation de gêne sous les côtes, mais cela est rare.

L’importance de la bonne prise en charge des ulcères gastroduodénaux

Il arrive également que des symptômes plus atypiques soient présents. Dans tous les cas, il convient de consulter un médecin rapidement si vous souffrez de douleurs qui persistent durant plus d’une semaine.

Non pris en charge à temps, un ulcère gastrique ou duodénal peut mener à des complications : intensification des douleurs, perforation intestinale, hémorragie digestive et plus rarement au cancer de l’estomac.

Comment diagnostique-t-on l’ulcère de l’estomac ou du duodénum ?

Les raisons pour lesquelles le médecin peut rechercher une infection par H. Pylori

Il est nécessaire de faire des explorations complémentaires pour affirmer le diagnostic de l’ulcère de l’estomac ou du duodénum. Notamment si le patient se trouve dans l’une des situations suivantes : 

• A actuellement un ulcère gastroduodénal ou en a eu un dans le passé.
• Présente des symptômes évocateurs.
• Va débuter un traitement à base d’AINS ou d’aspirine alors qu’il a déjà eu un ulcère.
• Présente des facteurs de risques pour le cancer de l’estomac (antécédents familiaux, présence de lésions précancéreuses…)
• Va réaliser une chirurgie de l’obésité (ou bariatrique) visant à réduire le volume de l’estomac.
• Soufre d’une maladie rare comme le lymphome gastrique du MALT ou le purpura thrombopénique immunologique (PTI).

Les étapes du diagnostic de l’ulcère gastroduodénal

Le diagnostic consiste généralement en une gastroscopie (également appelée fibroscopie œso-gastroduodénale et endoscopie digestive haute). Cet examen est réalisé par un médecin gastro-entérologue et consiste à explorer les parois de la partie haute du tube digestif (l’œsophage, l’estomac et le duodénum).

Son objectif est de visualiser les lésions (ulcéreuses, précancéreuses, autres…) présentes et de réaliser des biopsies à la recherche de la bactérie H. pylori. Un examen anatomopathologique et antibiogramme peuvent aussi être réalisés pour guider les choix thérapeutiques du médecin.

Comment soigner un ulcère de l’estomac ou du duodénum ?

Le traitement de l’ulcère gastroduodénal

Les ulcères gastro-duodénaux se traitent surtout par voie médicamenteuse. Le médecin prescrit : 

• Des inhibiteurs de la pompe à protons : ces médicaments anti-sécrétoires (qui réduisent les sécrétions gastriques) aident à la cicatrisation de l’ulcère. Ils sont à prendre pendant 4 à 8 semaines pour un ulcère de l’estomac et 4 semaines pour un ulcère du duodénum)
• Des antibiotiques : ils servent à éliminer la bactérie Helicobacter pylori. L’amoxicilline et la clarithromycine sont habituellement prescrits pendant environ 10 jours.

Après la fin du traitement, le médecin vérifie que la bactérie Helicobacter pylori a bien été éradiquée. Cela se fait au moyen d’un contrôle par test respiratoire à l’urée marquée ou par recherche d’antigènes dans les selles (ce test n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie).

Une opération chirurgicale est parfois nécessaire en présence de certaines complications, mais cela est rare.

Peut-on traiter l’ulcère de l’estomac ou du duodénum naturellement ?

Il n’existe pas à ce jour de remède naturel (ou autre remède de grand-mère) validé scientifiquement dans le cadre du traitement de l’ulcère gastro-duodénal. En cas de symptômes, consulter un médecin est donc essentiel afin de pouvoir traiter leur cause correctement.

Limiter les aliments irritants et privilégier ceux qui sont riches en fibres solubles (avoine, légumineuses, pommes, carottes…) et en vitamine A (abats, patate douce, betteraves…) peut avoir un effet protecteur pour la muqueuse intestinale et soulager les symptômes.

On recommande également de manger équilibré et régulièrement, au moins 3 repas par jour, en prenant le temps de bien mastiquer.