Qu’est-ce que l’hyperactivité ?

L’hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental qui se manifeste par une activité motrice excessive, inappropriée ou désorganisée. Chez l’enfant, elle se traduit par une agitation constante, une incapacité à rester assis en classe ou pendant les repas, et des difficultés à s’engager dans des activités calmes. 

Ce comportement, qui dépasse la simple turbulence enfantine, peut significativement impacter la vie quotidienne de l’enfant à l’école ou en famille, les relations sociales et la réussite scolaire. Les parents et les enseignants remarquent souvent que l’enfant semble être constamment “sur pile” ou “monté sur ressorts”.

L’hyperactivité nécessite un diagnostic précoce ainsi qu’un suivi psychothérapeutique afin d’accompagner l’enfant.

Le mot de l’équipe médicale de Qare

Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement qui entraîne fréquemment un handicap sévère du fait de la dysrégulation de l’attention et des émotions. Le diagnostic est fait en consultation à l’aide de questionnaires remplis par les parents. Les bilans complémentaires faits en neuropsychologie, en orthophonie, ou en psychomotricité sont utiles pour étayer le diagnostic, identifier des difficultés associées, et définir une prise en charge pluridisciplinaire si nécessaire.

Hyperactivité ou TDAH ?

Différence entre hyperactivité et TDAH

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental complexe qui se distingue de l’hyperactivité isolée. Il se caractérise par trois dimensions principales qui peuvent être présentes à des degrés divers : l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité.

Le TDAH de type inattentif prédominant se manifeste par des difficultés de concentration et d’organisation, sans hyperactivité marquée. 

Le TDAH de type hyperactif-impulsif présente une agitation excessive et des difficultés à contrôler ses impulsions. 

Enfin, le type combiné associe des symptômes d’inattention et d’hyperactivité-impulsivité.

Spécificités du TDAH

Le TDAH affecte environ 6% des enfants et peut persister à l’âge adulte dans 50-65% des cas. Les manifestations varient selon l’âge et le contexte. En classe, l’enfant avec un TDAH peut avoir du mal à suivre les instructions, à terminer ses travaux et à maintenir son attention sur une tâche. À la maison, l’organisation des devoirs et des tâches quotidiennes devient un défi majeur. Les relations sociales peuvent également être affectées en raison de l’impulsivité et des difficultés à respecter les règles sociales.

Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement, qui entraîne un fort retentissement sur l’enfant et l’estime de lui-même. Le diagnostic est clinique, et est posé en consultation par tout médecin formé au TDAH. Ainsi le bilan neuropsychologique n’est pas nécessaire pour poser un diagnostic de TDAH, il peut cependant être utile en cas de troubles associés ou pour établir un plan de soin.

Le TDAH n’est pas d’une difficulté éducative passagère chez un enfant réputé difficile, il s’agit d’un handicap impactant fortement le fonctionnement global de l’enfant. La psychoéducation et la guidance parentale sont recommandées en première intention par la HAS.

Les symptômes de l’hyperactivité

Les signes physiques

L’hyperactivité se manifeste principalement par des comportements moteurs excessifs. En milieu scolaire, l’enfant éprouve des difficultés à rester assis et montre une agitation constante des mains et des pieds. Il se tortille fréquemment sur sa chaise et ressent un besoin irrépressible de se déplacer, même dans des situations où cela n’est pas approprié. Cette agitation motrice s’observe également lors des activités de loisirs, où l’enfant peine à participer à des jeux calmes ou à des activités nécessitant de la concentration.

Les manifestations comportementales

Au-delà de l’agitation physique, l’hyperactivité s’exprime à travers différents comportements caractéristiques. L’enfant parle souvent de manière excessive et a tendance à interrompre les conversations. Il éprouve des difficultés à attendre son tour, que ce soit dans les jeux ou lors des activités scolaires. 

Son impulsivité peut affecter ses relations avec les autres enfants, créant parfois des situations de tension ou d’incompréhension. La capacité de concentration est souvent limitée, l’enfant passant rapidement d’une activité à une autre sans les terminer.

Les causes de l’hyperactivité

Facteurs neurologiques

Les recherches scientifiques suggèrent que l’hyperactivité est liée à des particularités du fonctionnement cérébral. Chez l’enfant, le développement neurologique joue un rôle crucial. Des différences dans certaines zones du cerveau, notamment celles impliquées dans le contrôle des impulsions et la régulation motrice, sont impliquées dans l’hyperactivité . Les neurotransmetteurs, en particulier la dopamine, jouent également un rôle important dans la régulation du comportement et de l’attention.

Facteurs environnementaux

L’environnement exerce une influence significative sur l’expression de l’hyperactivité. Le contexte familial et le style éducatif peuvent moduler l’intensité des symptômes. Une exposition excessive aux écrans ou un manque de sommeil chronique peuvent exacerber les comportements hyperactifs. 

Le stress et l’anxiété jouent également un rôle important, tout comme l’alimentation et le rythme de vie de l’enfant. Il est essentiel de comprendre que ces facteurs ne causent pas directement l’hyperactivité mais peuvent en amplifier les manifestations.

Le diagnostic de l’hyperactivité et du TDAH

Processus d’évaluation complet

Le diagnostic de TDAH est clinique et peut être fait en consultation par tout médecin formé au TDAH.  Pour le diagnostic médical, l’ évaluation commence généralement par un entretien détaillé avec les parents pour retracer l’histoire développementale de l’enfant, et un questionnaire est rempli pour comprendre le retentissement du TDAH sur le quotidien de l’enfant. 

Le médecin recueille  ensuite des informations auprès des enseignants et observe l’enfant dans différents contextes. 

Les tests neuropsychologiques ne sont pas indispensables au diagnostic de TDAH, ils comprennent  nécessite une évaluation approfondie du fonctionnement cognitif et sont réalisés par un neuropsychologue, afin d’évaluer les fonctions exécutives, la mémoire de travail ou les capacités attentionnelles afin de s’appuyer sur les points forts de l’enfant.   menée par une équipe pluridisciplinaire. 

Un examen médical complet est aussi effectué, et permet d’écarter d’autres troubles pouvant expliquer les symptômes.

Critères diagnostiques spécifiques

Pour poser un diagnostic de TDAH ou d’hyperactivité isolée, plusieurs critères doivent être remplis. Les symptômes doivent être présents depuis au moins six mois et avoir débuté avant l’âge de 12 ans pour le TDAH. 

Ils doivent se manifester dans au moins deux environnements différents (maison, école, activités sociales) et avoir un impact significatif sur le fonctionnement quotidien. L’intensité des symptômes doit être inadaptée au niveau de développement de l’enfant.

Évaluation différentielle

Le diagnostic différentiel est crucial pour distinguer l’hyperactivité isolée du TDAH et d’autres troubles pouvant présenter des symptômes similaires. Les professionnels doivent écarter :

• Les troubles anxieux qui peuvent provoquer de l’agitation
• Les troubles du sommeil impactant la concentration
• Les troubles des apprentissages pouvant entraîner une agitation secondaire
• Les troubles du comportement 

Cette évaluation permet d’établir un diagnostic précis, de savoir si le trouble est isolé ou associé à d’autres TND, et d’orienter l’enfant et la famille vers une prise en charge adaptée.

Outils et méthodes diagnostiques

Les professionnels utilisent différents outils standardisés pour objectiver les symptômes. Des questionnaires spécifiques sont remplis par les parents et les enseignants pour évaluer le comportement de l’enfant dans différents contextes. Des échelles d’évaluation permettent de mesurer l’intensité des symptômes. Des observations structurées en situation de test complètent l’évaluation. 

Pour le TDAH, des tests informatisés peuvent être utilisés pour mesurer précisément les capacités attentionnelles et le contrôle des impulsions.

Les traitements de l’hyperactivité

Approches thérapeutiques

La prise en charge de l‘hyperactivité chez l’enfant s’appuie sur une approche globale et personnalisée. Les thérapies comportementales adaptées à l’âge de l’enfant visent à développer des stratégies de contrôle et d’autorégulation. 

La psychoéducation doit être systématique et les programmes d’entraînement aux habiletés parentales sont aujourd’hui recommandées et sont à proposer aux familles dès que le diagnostic est posé.

Des séances de relaxation et de pleine conscience peuvent aider l’enfant à mieux gérer son agitation. Les activités physiques structurées jouent un rôle important dans la canalisation de l’énergie excessive. Dans certains cas, un traitement médicamenteux peut être envisagé, et prescrit par le pédiatre de l’enfant. Ce traitement s’accompagne toujours de mesures d’accompagnement de l’enfant et de sa famille, et a prouvé ses preuves. Le traitement médicamenteux du TDAH se présente sous différentes posologies et formes galéniques, et nécessite un suivi médical régulier.

Suivi psychologique

Le soutien psychologique constitue un pilier essentiel de la prise en charge. Les thérapies individuelles, adaptées à l’âge de l’enfant, permettent de travailler sur la gestion des émotions et du comportement. 

La guidance parentale aide les parents à développer des stratégies éducatives adaptées. Le soutien familial permet d’accompagner l’ensemble de la famille dans cette démarche thérapeutique.

Gestion de l’hyperactivité

Stratégies au quotidien

L’accompagnement quotidien d’un enfant hyperactif nécessite la mise en place d’un cadre structurant et bienveillant. L’établissement de routines claires aide l’enfant à se repérer dans le temps et à anticiper les activités. L’aménagement de l’environnement doit viser à réduire les sources de distraction tout en permettant des moments de défoulement contrôlé. Le maintien d’un rythme de sommeil régulier et d’une alimentation équilibrée contribue à la stabilité comportementale.

Soutien familial et scolaire

La réussite de la prise en charge repose sur une collaboration étroite entre la famille et l’école. Des aménagements spécifiques peuvent être mis en place en classe, comme un placement stratégique près de l’enseignant ou l’autorisation de pauses “mouvement”. L’adaptation des méthodes d’apprentissage aux besoins spécifiques de l’enfant favorise sa progression scolaire. Une communication régulière entre parents et enseignants permet d’assurer la cohérence des interventions et d’ajuster les stratégies selon les besoins.

Foire aux questions

Quels sont les troubles du neurodéveloppement ?

Les troubles du neurodéveloppement apparaissent tôt dans l’enfance et ont des répercussions sur  le développement de l’enfant, entraînant des difficultés de degrés divers dans la vie quotidienne. Ils incluent notamment le TDAH, les troubles du spectre autistique, les troubles d’apprentissage et les troubles du développement intellectuel.

Est-ce que le TDAH est une maladie neurologique ?

Le TDAH est considéré comme un trouble neurodéveloppemental qui implique des différences dans le fonctionnement cérébral. Bien qu’il ait une base neurologique, il n’est pas classé comme une maladie neurologique à proprement parler.

Quels sont les 3 types de TDAH ?

Le TDAH se présente sous trois formes principales : le type inattentif prédominant, le type hyperactif-impulsif prédominant, et le type combiné qui associe les symptômes d’inattention et d’hyperactivité-impulsivité.

Est-ce que le TDAH est une forme d’autisme ?

Le TDAH et l’autisme sont des troubles distincts, bien qu’ils puissent parfois coexister chez une même personne, et avoir des symptômes en communs, comme par exemple la dysrégulation émotionnelle. Chacun des troubles présente des caractéristiques et des besoins de prise en charge spécifiques.