TDAH chez l’adulte et l’enfant : décryptage d’un trouble souvent méconnu
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi votre enfant est constamment distrait, incapable de se concentrer en classe, ou toujours agité ? Ou pourquoi vous, en tant qu’adulte, avez du mal à gérer votre quotidien, vous sentant souvent dépassé, peu organisé ou en décalage avec les attentes sociales ? Ces questions soulèvent des préoccupations réelles qui pourraient être liées au TDAH. Comment le reconnaître ? Comment le prendre en charge ? Voici toutes les informations pour mieux comprendre ce trouble encore mal connu et compris .
Qu’est-ce que le TDAH ?
TDAH : définition
Le TDAH, ou Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, est un trouble neurodéveloppemental qui se manifeste par l’association à des degrés variables de symptômes d’inattention, d’hyperactivité motrice et/ou d’impulsivité.
Il affecte de manière significative la capacité d’une personne à se concentrer, à terminer une tâche, à rester assise et à contrôler son tour de parole, ou à patienter, , ce qui peut poser problème à l’école, au travail et dans les interactions sociales. Il peut donc avoir un impact considérable et peut parfois impacter la santé mentale.
Les causes du TDAH ne sont pas encore connues avec certitude.
Prévalence chez l’adulte et l’enfant
Le Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité touche environ 5 % de la population mondiale, avec une prévalence stable depuis des décennies.
Selon les études menées sur le sujet, en France, 6 % des enfants de moins de 18 ans sont concernés. Le trouble est plus fréquent dans les familles avec antécédents de TDAH chez les parents.
Le sex-ratio est de 2 à 3 garçons pour 1 fille chez les enfants, mais devient égalitaire à l’âge adulte, indiquant un sous-diagnostic chez les filles.
En France, environ 3% de la population adulte est diagnostiquée avec un TDAH. Cependant, ce chiffre pourrait être sous-estimé en raison du sous-diagnostic fréquent dans cette tranche d’âge, souvent attribué à une mauvaise compréhension des symptômes et à la capacité à développer des stratégies de compensation.
Le mot de l’équipe médicale de Qare
“Le TDAH est un trouble complexe qui ne se limite pas seulement à des enfants turbulents. Il ne s’agit pas d’un problème éducatif mais d’un vrai trouble du neurodéveloppement qui handicape les enfants et adultes atteints dans l’ensemble des aspects de leur vie quotidienne.
Un repérage et des interventions précoces permettent de diminuer le retentissement du TDAH, de limiter les problèmes de comportement et le retentissement scolaire.”
Troubles associés
En cas de TDAH, il est important de rechercher des troubles associés, tels que des troubles de santé mentale, mais pas seulement. Cela peut inclure :
- Troubles des apprentissages : tels que la dyslexie, la dysorthographie ou la dyscalculie.
- Troubles anxieux : comprenant les troubles de l’anxiété généralisée, les crises d’angoisse, les phobies et le trouble panique.
- Mauvaise estime de soi
- Dépression : des épisodes dépressifs majeurs peuvent coexister.
- Troubles de l’humeur : comme l’hypomanie.
- Troubles du comportement : notamment le trouble oppositionnel avec provocation (TOP) et le trouble des conduites comme une tendance au risque inconsidéré.
- Troubles du sommeil : comme l’insomnie.
- troubles du spectre autistique, qui augmentent les difficultés dans les interactions sociales
- Troubles liés à l’usage de substances : une tendance accrue à l’abus de substances et à la dépendance.
Les différents types de TDAH
Le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) se présente sous trois formes principales, mais leurs caractéristiques communes sont :
- des troubles présents dès l’enfance,
- présentant un caractère persistant au delà de 6 mois,
- ayant un retentissement sur le quotidien, les relations sociales, la vie familiale ou les apprentissages scolaires
TDAH avec prédominance inattentive (TDA)
Aussi nommée TDA, cette forme de TDAH se manifeste principalement par une difficulté d’attention. Les personnes atteintes ont souvent du mal à se concentrer sur les tâches, à suivre des instructions et à organiser leurs activités. Elles peuvent être facilement distraites, oublier des détails ou perdre fréquemment des objets. Ce type est souvent moins visible car il ne comporte pas de signes d’hyperactivité, ce qui peut entraîner un diagnostic tardif.
TDAH avec prédominance hyperactive/impulsive
Ce type est caractérisé par des comportements hyperactifs et impulsifs sans signe majeur d’inattention. Les personnes concernées peuvent avoir du mal à rester assises, à attendre leur tour, et à agir sans anticiper ce qui peut les conduire à prendre des risques. Elles peuvent parler de manière excessive, interrompre les autres ou agir de manière imprudente. Ce type de TDAH est souvent plus visible et plus rapidement diagnostiqué, en particulier chez les jeunes enfants.
TDAH mixte ou combiné
Le TDAH mixte ou combiné est le plus courant et comprend les 3 types de symptômes. Les individus atteints de TDAH mixte peuvent avoir du mal à se concentrer et à rester assis et avoir un comportement impulsif.
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TDAH chez l’adulte
Une reconnaissance moins fréquente du trouble
Le TDAH chez l’adulte est souvent moins reconnu et diagnostiqué que chez l’enfant. Les symptômes peuvent être interprétés comme des traits de caractère plutôt que des signes d’un trouble.
De plus, en grandissant, une personne aura souvent développé des mécanismes de compensation masquant les manifestations du TDAH.
Cette reconnaissance insuffisante peut entraîner des défis persistants dans la sphère professionnelle, sociale et personnelle d’un adulte atteint de TDAH, et à la longue impacter la santé mentale et la qualité de vie.
Un impact significatif dans la sphère personnelle et professionnelle
Le TDAH peut avoir un retentissement profond sur le quotidien. Il peut affecter toutes les sphères de la vie sociale, familiale ou professionnelle, et impacter l’estime de soi.
Dans le cadre professionnel, les personnes atteintes de TDAH peuvent avoir du mal à se concentrer, à respecter les délais et à organiser leurs tâches, ce qui peut entraîner une baisse de productivité, des conflits avec les collègues et des opportunités de carrière limitées. Les oublis fréquents et l’incapacité à rester assis longtemps peuvent également nuire à leur performance professionnelle.
Sur le plan familial, le TDAH peut engendrer des tensions et des incompréhensions. Les adultes atteints de TDAH peuvent avoir du mal à gérer les responsabilités domestiques, à suivre les routines familiales et à maintenir une communication claire et cohérente avec leurs proches. Cela peut entraîner des problèmes conjugaux, des frustrations et un stress accru au sein du foyer.
La vie sociale d’une personne avec TDAH peut également être affectée. L’impulsivité et l’hyperactivité peuvent rendre difficile le maintien de relations stables et harmonieuses. Les adultes atteints de TDAH peuvent avoir du mal à écouter les autres, à attendre leur tour dans une conversation et à contrôler leurs réactions, ce qui peut conduire à des malentendus et à l’isolement social.
Concernant la santé mentale, très souvent l’estime de soi est significativement affectée chez les adultes atteints de TDAH. Les échecs répétés, les critiques et le sentiment d’inadéquation peuvent éroder leur confiance en eux.
Ils peuvent se sentir incompris et constamment en décalage avec les attentes de la société.
Ce sentiment de dévalorisation peut exacerber les manifestations du TDAH et rendre encore plus difficile la gestion de leur quotidien.
Les subtilités chez la femme
Le TDAH chez la femme se manifeste souvent différemment de chez l’homme, avec des symptômes plus subtils, souvent axés sur le manque d’attention plutôt que l’hyperactivité.
Les femmes atteintes de TDAH peuvent éprouver des difficultés à gérer leurs responsabilités professionnelles et familiales, ressentant une surcharge mentale et une frustration. Elles sont également susceptibles de rencontrer des défis dans leurs relations sociales, se sentant parfois isolées et incomprises.
Sur le plan familial, la gestion des routines et des attentes peut être particulièrement éprouvante, entraînant des tensions.
Face aux injonctions sociétales, l’estime de soi des femmes avec TDAH peut être particulièrement affectée par des sentiments de culpabilité et d’inadéquation.
Le TDAH chez l’enfant
En France, on estime que 3,5 à 5,8 % des enfants scolarisés souffriraient de TDAH, ce qui représente un nombre important de jeunes touchés par ce trouble.
L’âge moyen du diagnostic par un spécialiste se situe entre 9 et 10 ans. Cela signifie qu’il y a souvent un retard de diagnostic.
Selon les études menées, le TDAH présente un sex-ratio de 2 à 3 garçons pour 1 fille chez les enfants et adolescents, tandis que chez les adultes, le ratio devient égalitaire avec 1 homme pour 1 femme. Cela implique un sous-diagnostic du TDAH chez les filles.
Les parents peuvent jouer un rôle crucial dans leur capacité à détecter les premiers signes afin d’identifier le trouble de façon précoce, et démarrer une prise en charge adaptée selon les besoins de l’enfant.
Les manifestations du TDAH chez les enfants diagnostiqués se répartissent de la manière suivante :
- Trouble de l’attention : environ 47 % des enfants. Ils ont souvent du mal à se concentrer, à suivre des instructions et à terminer ce qu’ils commencent.
- Hyperactivité/impulsivité : environ 36 % des enfants. Ils peuvent avoir du mal à rester assis, parler excessivement et agir sans réfléchir.
- Association des trois symptômes : environ 17 % des enfants présentent une combinaison des trois symptômes principaux.
Les symptômes associés au TDAH
Les signes du déficit d’attention
- Difficulté à prêter attention aux détails, tendance à faire des erreurs d’étourderie.
- Manque d’attention durant une tâche ou un jeu.
- Semble ne pas écouter quand on lui parle directement.
- Difficultés à suivre les instructions et à terminer les tâches.
- Problèmes d’organisation.
- Évite ou est réticent à s’engager dans des activités nécessitant un effort mental soutenu.
- Perd souvent des objets.
- Se laisse facilement distraire par des stimuli externes.
- Oublis fréquents dans la vie quotidienne.
Les signes d’hyperactivité
- Remue souvent les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège.
- Quitte souvent son siège dans des situations où il est censé rester assis.
- Court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié (chez les adolescents ou les adultes, cela peut se manifester par un sentiment d’agitation).
- A du mal à jouer ou à se détendre tranquillement.
- Est souvent « sur le qui-vive » ou agit comme s’il était « monté sur ressorts ».
- Parle excessivement.
Les signes d’impulsivité
- Laisse souvent échapper la réponse avant que la question ne soit entièrement posée.
- A du mal à attendre son tour.
- Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (par exemple, fait irruption dans des conversations ou des jeux).
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Repérage et diagnostic du TDAH
Le diagnostic de TDAH est posé par un médecin, le plus souvent un neuropédiatre ou un pédopsychiatre pour les enfants, un neurologue ou un psychiatre pour les adultes. Les médecins généralistes sont également de plus en plus formés au repérage des troubles et à l’orientation des patients dans le parcours de soins.
Chez l’Adulte
Le diagnostic du TDAH est clinique. Il repose sur l’observation de symptômes persistants d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité depuis l’enfance. Le processus inclut une étude rétrospective validant la présence des symptômes dès l’enfance, l’utilisation d’échelles d’évaluation comme la DIVA et la prise en compte des descriptions du patient.
Les symptômes doivent se manifester dans divers contextes (travail, vie de famille, loisirs) et avoir un impact significatif sur la vie quotidienne, sans être expliqués par un autre trouble.
Chez l’enfant
Le repérage du TDAH chez l’enfant et l’adolescent repose souvent sur les observations de l’entourage et du personnel scolaire, qui jouent un rôle clé en raison de l’impact scolaire du trouble.
Les enseignants et le médecin scolaire peuvent signaler des signes évocateurs tels qu’un manque de concentration, une agitation excessive et des difficultés organisationnelles.
Le médecin de premier recours comme le médecin traitant, grâce à sa proximité avec l’enfant et sa famille, est central dans l’établissement d’un pré-diagnostic, en prenant en compte la durée, la fréquence et le contexte des symptômes. Il peut orienter si besoin l’enfant et sa famille vers les professionnels de santé nécessaires pour débuter une prise en charge (par exemple en orthophonie ou en psychomotricité).
Une évaluation clinique approfondie, menée par un médecin spécialiste, est ensuite nécessaire pour confirmer le diagnostic de TDAH et poursuivre une prise en charge adaptée.
Traitements et prise en charge du TDAH
Accompagnement psychologique
L’accompagnement non médicamenteux des patients atteints de TDAH est une des ressources clés, et doit être mis en œuvre dès le diagnostic.
Il inclut des thérapies comportementales, cognitives et éducatives. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aident à développer des stratégies pour gérer l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité.
D’autres ressources sont disponibles, comme les programmes de guidance pour les parents et les enseignants. Ils sont essentiels pour soutenir l’enfant, en fournissant des outils pour gérer les comportements problématiques et renforcer les compétences sociales et académiques.
Un suivi régulier et un soutien psychologique peuvent également aider à traiter les troubles associés tels que l’anxiété ou la dépression, assurant une prise en charge globale et continue du patient.
Traitement Médicamenteux
Le traitement médicamenteux de référence du TDAH est le méthylphénidate (Ritaline®, Concerta®, ou Medikinet® pour citer les plus connus).
Ces médicaments agissent en augmentant les niveaux de certains neurotransmetteurs dans le cerveau, aidant ainsi à améliorer l’attention et à réduire l’hyperactivité et l’impulsivité.
D’autres médicaments, comme l’atomoxétine et certains antidépresseurs, peuvent être utilisés en cas de réponse insuffisante au méthylphénidate ou en contre-indications.
La prescription de ces médicaments doit être soigneusement encadrée par un médecin spécialiste en raison des effets secondaires potentiels connus, les plus fréquents étant la perte d’appétit et les troubles du sommeil.
Ces traitements peuvent être prescrits par un pédiatre, un neurologue ou en pédopsychiatre en ville, et le renouvellement est possible par le médecin traitant de l’enfant.
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Foire aux questions
Quels sont les signes d’un TDAH ?
Les signes d’un TDAH incluent des difficultés à maintenir l’attention, à rester assis, une tendance à l’oubli, une désorganisation, des comportements impulsifs, une agitation physique et verbale et des interruptions fréquentes lors de conversations. Ces symptômes se manifestent dans divers environnements, comme l’école ou le travail.
Comment savoir si l’on est atteint d’un TDAH ?
Pour savoir si l’on est atteint d’un TDAH, il faut observer la présence de symptômes tels qu’un manque d’attention, une impulsivité marquée, une agitation constante, et des problèmes d’organisation. Ces symptômes doivent être persistants depuis l’enfance et affecter plusieurs aspects de la vie quotidienne. Pour le diagnostiquer un examen clinique est nécessaire, et si besoin des bilans complémentaires pourront être faits.
Est-ce que le TDAH est une forme d’autisme ?
Non, le TDAH n’est pas une forme d’autisme, ce sont deux troubles distincts avec des symptômes différents. Cependant, ils font tous deux partie des troubles neurodéveloppementaux et peuvent parfois coexister, partageant certaines caractéristiques comportementales et affectant le développement du cerveau, ce qui entraîne des difficultés dans les domaines comportemental, social et cognitif.