Syndrome d’hubris ou l’ivresse de la toute-puissance : comment en sortir ?
Le syndrome d’hubris a été rendu célèbre ces dernières décennies par la médiatisation des personnalités politiques soupçonnées d’en être atteintes. Pourtant, ce dysfonctionnement remonte à l’époque Antique. Se traduisant par un sentiment de toute-puissance, le syndrome d’hubris peut causer des ravages pour celui qui souffre comme pour son entourage. Comment le reconnaître ? Quels en sont les risques ? Comment se traduit-il dans le cercle professionnel et intime ? Chez Qare, on vous explique tout sur ce phénomène d’ivresse de pouvoir.
Le syndrome d’hubris qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome d’hubris est un dysfonctionnement de la personnalité. Il n’est pas répertorié comme pathologie mentale par le DSM V. Pourtant, il peut aboutir à une véritable force destructrice ravageant celui qui en souffre et son entourage.
La maladie du pouvoir
Le syndrome d’hubris est conditionné par le pouvoir. C’est à travers ce facteur qu’il se développe. Ce trouble se traduit par la démesure et l’orgueil. Une personne qui en souffre adopte un rapport au monde à travers le rapport de force. Elle se surestime et sous-estime les autres. Ces traits caractéristiques vont donc l’amener à dépasser les limites de l’acceptable.
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Les origines du syndrome d’hubris
Le syndrome d’hubris prend racine dans la Grèce antique. Les grecs voyaient dans l’hubris la volonté impardonnable de dépasser les limites. Leur morale étant fondée sur des valeurs opposées de tempérance et de modération.
La démesure a été personnifiée dans la mythologie grecque, par la figure divine d’Hybris. Celle-ci avait comme compagne Anaideia décrite comme impitoyable et sans pitié. De nombreuses tragédies ont mis en scène un héros subissant un châtiment pour avoir cédé à l’hubris. On peut citer le mythe d’Icare dans lequel ce dernier meurt en ayant voulu voler trop près du soleil.
Au fil des siècles le syndrome d’hubris a teinté le caractère de nombreux héros de littérature, mais aussi de personnalités historiques. On peut citer Napoléon dont l’hubris l’a conduit à surestimer sa force et mener ses troupes au-devant d’un échec inévitable face au tsar Alexandre Ier. La démesure de sa conduite lui a fait perdre son titre ainsi qu’une partie du territoire français.
Plus tard, des recherches médicales ont souligné le développement du syndrome d’hubris chez David Lloyd George ou encore Margaret Thatcher.
Syndrome d’hubris : comment le déceler ?
Une tendance mégalomane
Les personnes atteintes du syndrome d’hubris ont un comportement orgueilleux et une vision du monde caractérisée par la démesure. S’ajoute en arrière-plan une tendance à la paranoïa. Leur penchant de mégalomane prend racine dans un profond besoin d’être reconnu et admiré. Ce dernier trait caractéristique se retrouve aussi chez les personnes souffrant du syndrome du sauveur.
Les symptômes associés
Pour savoir si l’on souffre du syndrome d’hubris, plusieurs signes peuvent vous alerter. Parmi eux on retrouve :
- Une relation à l’autre fondée sur le rapport de force
- Un besoin excessif de domination
- Un profond narcissisme
- Un manque d’empathie
- Une obsession de l’image qu’il renvoie
- Une façon de s’exprimer maniérée qui se veut supérieure
- Une confiance excessive
- Une vision messianique presque divine de ce qu’il entreprend
- Une impulsivité
Si vous vous reconnaissez dans au moins cinq de ces symptômes, nous vous recommandons de consulter un psychologue afin d’avoir un diagnostic médical.
En cas de symptômes, consultez un psychologue depuis chez vous
Un accompagnement est nécessaire pour diagnostiquer un syndrome d’hubris. Des psychologues sont disponibles dès aujourd’hui et 7j /7 de 6h à 1h.
Syndrome d’hubris : quels sont les risques ?
Lorsque l’on souffre du syndrome d’hubris, il y a un risque réel de glisser progressivement vers une déviance grave voire un trouble pathologique.
Une perte de la réalité
Ayant un désintérêt profond envers les conseils d’autrui, la personne risque de s’enfoncer dans le scénario qu’elle se raconte jusqu’à devenir totalement déconnectée de ce qui est réel au profit de ses fantasmes de grandeur.
Un isolement progressif
Le décalage entre l’excessive confiance qu’elle se porte et le mépris d’autrui peut la conduire à se détacher progressivement de son entourage. D’autant plus si celui-ci tente de la sensibiliser sur son comportement limite.
La sensation de perdre pied
La personne atteinte du syndrome d’hubris a tendance à sous-estimer la préparation de ses actions. Cela vient de son impulsivité mêlée à sa confiance exacerbée en ses compétences. Lorsque les événements ne se déroulent pas comme elle l’avait prévu, elle peut perdre ses repères et se sentir submergée par la situation.
Un comportement transgressif
Si elle est poussée dans ses retranchements, une personne atteinte du syndrome d’hubris peut dépasser le cadre légal. Elle n’hésitera pas à transgresser la loi, ou encore faire preuve de violence pour arriver à ses fins.
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Des psychologues sont disponibles en vidéo de 6h à 1h 7j / 7.
Le syndrome d’hubris dans le couple
Une relation d’emprise
Une personne ayant le syndrome d’hubris va concevoir sa relation de couple de la même façon qu’elle conçoit le monde : à travers le rapport de force. Elle va donc instaurer un lien de dominant-dominé pour asseoir son pouvoir. Ce déséquilibre crée une relation d’emprise dans laquelle la personne souffrant d’hubris va « imposer sa loi ».
Un risque de violence
La situation dans laquelle évolue le couple est toxique. Elle peut rapidement glisser vers une violence exercée sur le partenaire qu’elle soit verbale, physique ou sexuelle. Ce type d’abus peut profondément altérer la personnalité de celui qui la subit, surtout lorsqu’une dépendance affective empêche de s’éloigner. Notamment dans le cas du syndrome de Wendy.
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Le syndrome d’hubris au travail
Au travail, le syndrome d’hubris peut détruire la cohésion et la productivité d’une équipe. La personne en souffrant va déteindre sur l’ambiance de travail du groupe. Parmi les comportements à risque qu’une personne souffrant d’hubris peut avoir, on retrouve :
- Son désintérêt pour l’autre peut entraver la qualité du travail d’équipe
- Son manque d’empathie peut ternir la motivation de ses collaborateurs
- Son désir de pouvoir peut le pousser à du harcèlement
Ces différentes situations créent une atmosphère toxique et peuvent avoir de graves conséquences sur la santé mentale de chaque membre de l’équipe, pouvant aller jusqu’à un trouble dépressif.
Comment soigner le syndrome d’hubris ?
Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique au syndrome d’hubris. Néanmoins, en être atteint n’est pas une fatalité. La meilleure façon de guérir de ce syndrome est de commencer un suivi psychologique.
Un psychologue est en mesure d’anticiper les conséquences néfastes de votre comportement actuel. Au fil des séances, il peut vous aider à faire évoluer votre perception du monde et vous sortir de ce désir de toute-puissance.