Syndrome de Wendy : comment sortir de la dépendance affective ?
Peu connu du grand public, le syndrome de Wendy affecte pourtant de nombreuses femmes. Prenant racine dans la célèbre histoire de Peter Pan, ce syndrome a été mis en exergue par le psychologue Dan Kiley. Sous le charmant nom de Wendy, ce syndrome traduit un besoin excessif de s’occuper d’autrui. Quels en sont les mécanismes ? Comment le reconnaître ? Quel impact a-t-il sur le couple ? Et surtout, comment en sortir ? Chez Qare on vous explique tout.
Les origines du syndrome de Wendy
Le miroir du syndrome de Peter Pan
Le syndrome de Wendy fait écho au syndrome de Peter Pan. Ce dernier a été conceptualisé en 1983 par le psychologue Dan Kiley. Dans son ouvrage éponyme, il décrit ce trouble comme le refus de grandir.
Dan Kiley s’inspire de la littérature comme point de départ de ses recherches. Peter Pan est le héros de l’œuvre écrite par J.M Barrie en 1904 intitulée « Le garçon qui ne voulait pas grandir ». Cet éternel enfant rejette les adultes et vit dans un monde imaginaire.
Les symptômes du complexe de Peter Pan reprennent les traits caractéristiques de cette célèbre figure littéraire. Une personne souffrant du syndrome de Peter Pan fait preuve d’une immaturité émotionnelle et fuit toute responsabilité liée à l’âge adulte.
Qui est Wendy ?
Wendy est un personnage marquant de l’œuvre de Dan Kiley. Sa personnalité et la relation qu’elle entretient avec les autres personnages ont inspiré le syndrome de Wendy. Dan Kiley la dépeint comme une jeune fille sage et attentionnée qui apprécie les plaisirs que procurent l’enfance. Elle s’adonne régulièrement à la lecture de contes pour ses jeunes frères.
Alors qu’elle rencontre Peter Pan et qu’elle décide de le suivre au pays des enfants éternels, son comportement va progressivement évoluer. Elle va adopter la figure de l’adulte protégeant Peter Pan et les enfants perdus, leur offrant ainsi un cadre maternant et sécurisant.
Qu’est-ce que le syndrome de Wendy ?
Même s’il n’est pas considéré comme une pathologie selon le DSM -V (le manuel diagnostic des maladies mentales), le syndrome de Wendy engendre un dysfonctionnement de la personnalité. Il se définit comme une construction de son identité autour du rôle de la mère protectrice et dévouée.
Un personne qui souffre de ce trouble va concevoir des scénarios relationnels lui permettant d’incarner ce rôle. Ces interactions ne sont pas fondées sur la réalité objective d’une situation mais plutôt sur ce qu’elle souhaite percevoir d’elle-même.
Une personne atteinte du syndrome de Wendy va donc placer les besoins de son partenaire avant les siens et adopter un comportement maternant. Un fonctionnement qui engendre une relation toxique.
Les symptômes du syndrome de Wendy
Une forte dépendance affective
L’attitude d’une personne souffrant du syndrome de Wendy est poussée par un profond besoin de l’affection de l’autre et de sa reconnaissance. Sa relation amoureuse lui est nécessaire pour valider l’identité qu’elle s’est créée dans son rôle de Wendy.
Cette dépendance affective affecte sa capacité de jugement et fragilise son état émotionnel. Manquant d’objectivité sur les situations que traverse son couple, elle adopte des comportements dans le but de sécuriser sa relation.
Une vision de l’amour liée au sacrifice de soi
Lorsqu’on souffre du syndrome de Wendy, notre profond besoin de sécurité biaise notre perception de la relation amoureuse. On conçoit l’amour à travers le don de sa personne. On va donc se sacrifier au profit de l’autre. Un mécanisme que l’on retrouve dans le syndrome du sauveur.
Lorsque l’on est en couple, on va donc faire passer les besoins de son partenaire avant les siens. On accepte de prendre en charge les tâches qui lui reviennent. Ce type de comportement implique:
- Le risque de s’oublier totalement au profit de l’autre
- Une charge mentale décuplée
- Le risque de s’épuiser physiquement ou émotionnellement
Le risque est d’autant plus élevé si l’on est en couple avec un Peter Pan.
Un comportement maternant
De cette vision du sacrifice de soi découle le trait caractéristique de materner son partenaire. Cet automatisme implique la création d’une relation déséquilibrée. Le lien d’égal à égal est remplacé par un lien adulte-enfant.
Une Wendy va donc chercher à protéger son partenaire. Cette infantilisation peut devenir étouffante pour la personne qui la subit. Cela peut aussi déboucher sur une régression du partenaire, d’autant plus s’il a développé un syndrome de Peter Pan.
En cas de symptômes, consultez un psychologue depuis chez vous
Un accompagnement est nécessaire pour diagnostiquer un syndrome de Wendy. Des psychologues sont disponibles dès aujourd’hui et 7j /7 de 6h à 1h.
Le syndrome de Wendy dans le couple
Un catalyseur du syndrome de Peter Pan
Comme les deux faces d’une même pièce, le syndrome de Wendy et le syndrome de Peter Pan fonctionnent de façon complémentaire.
Dans une situation de couple, ces deux syndromes se renforcent mutuellement. Par son attitude maternante, une Wendy va valider les dysfonctionnements d’un Peter Pan. Parfois portée par l’illusion que les choses vont changer, elle va en réalité aggraver le degré d’infantilité du Peter Pan.
A noter : Même si les deux s’attirent, une personne ayant l’un des deux syndromes peut aussi se mettre en couple avec une personne sans disfonctionnement de la personnalité.
Une relation toxique
Si l’on analyse la relation, on constate un décalage entre les postures des deux partenaires. Un déséquilibre que l’on retrouve également chez les personnes ayant le syndrome du sauveur.
La personne ayant le syndrome de Wendy entre dans un scénario relationnel avec son partenaire. Ses interactions servent un seul objectif : celui de renforcer le rôle dans lequel elle s’est construite. Ce mécanisme s’apparente à un jeu psychologique, le fondement des relations toxiques dont la finalité est souvent destructrice pour les personnes.
Vous êtes en proie à une dépendance affective ?
Parlez de votre situation à un psychologue depuis chez vous et recevez un premier diagnostic. Disponibilités 7J/J, de 6h à 1h.
Syndrome de Wendy : comment guérir de sa dépendance affective ?
Travailler sa confiance en soi
Le besoin de sécurité que l’on recherche dans la relation de couple provient d’un manque de confiance en soi. Pour sortir de la dépendance affective, la clé réside dans le travail de reconstruction de sa personnalité.
Un suivi psychologique peut vous permettre de modifier la façon dont vous vous percevez. L’idée étant d’aller découvrir votre véritable moi au-delà du rôle dans lequel vous avez vécu jusqu’alors.
Cette introspection va vous permettre de renforcer votre estime de vous. Cela diminuera le sentiment d’insécurité que vous ressentez dans les relations. Et par conséquent impactera positivement la façon dont vous vous comportez.
Repenser sa relation
En parallèle de votre suivi psychologique, observez la façon dont vous interagissez avec votre partenaire. Il est important de prendre conscience de toute la charge que vous acceptez de porter et qui ne vous appartient pas.
Pour chaque action ou décision que vous vous apprêtez à prendre, posez-vous cette question : « Est-ce que cela est bon pour moi ? ».
Cet exercice vous permettra de faire passer vos besoins en priorité. L’important est de vous recentrer sur vous. Cela permettra de rééquilibrer la relation et de laisser la place nécessaire à votre épanouissement.