Thrombose : comment soigner cette maladie vasculaire ?
La thrombose se traduit par la formation d’un caillot de sang obstruant un vaisseau sanguin. Lorsqu’il s’agit d’une veine, on parle de phlébite. Lorsqu’il s’agit d’une artère, on parle de thrombose artérielle. Cette dernière peut avoir des conséquences fatales si elle n’est pas prise en charge en urgence. Quels sont les types de thromboses ? Quels sont les symptômes et les facteurs déclencheurs ? Quels sont les traitements ? Voici un décryptage complet du sujet.
- Qu’est-ce qu’une thrombose ?
- La phlébite ou thrombose veineuse : le trouble le plus fréquent
- L’embolie pulmonaire, une complication de la phlébite profonde
- La thrombose coronaire et le risque d’infarctus du myocarde
- La thrombose cérébrale et le risque d’AVC
- Thrombose hémorroïdaire : une maladie bénigne
- Quels sont les symptômes d’une thrombose ?
- Quels sont les causes d’une thrombose ?
- Comment soigner une thrombose ?
Qu’est-ce qu’une thrombose ?
La thrombose est une maladie vasculaire qui se caractérise par la formation d’un caillot de sang, appelé thrombus, au sein de la paroi d’un vaisseau sanguin. Ce dernier peut être obstrué partiellement ou totalement.
La sévérité des répercussions d’une thrombose est corrélée à la localisation du caillot sanguin. Lorsqu’une artère est touchée, les risques sont en général plus importants que lorsqu’il s’agit d’une veine. Il existe donc plusieurs types de thromboses.
La phlébite ou thrombose veineuse : le trouble le plus fréquent
Dans 90% des cas, la phlébite touche les membres inférieurs (mollet ou cuisse). En fonction du type de veine touchée, les symptômes diffèrent. On distingue donc deux types de phlébites.
Phlébite superficielle
Aussi appelée thrombose veineuse superficielle, ce type de phlébite touche le système veineux superficiel. Ce réseau se situe près de la peau et permet 10% de la circulation sanguine veineuse. La phlébite superficielle engendre des varices, le plus souvent au niveau des jambes.
Lorsqu’elle se déclare, il y a un risque de thrombose veineuse profonde. Pour autant, cette pathologie est bénigne, si elle est correctement prise en charge, le risque de complications est faible.
Phlébite profonde
Comme son nom l’indique, ce type de phlébite touche le système veineux profond. Il s’agit des veines de plus gros diamètre, dont le réseau permet 90% de la circulation sanguine veineuse.
En cas de phlébite profonde, le risque d’embolie pulmonaire est de 20%. Il s’agit donc d’une urgence médicale. Pour poser son diagnostic, le médecin pratique un écho doppler en complément de son examen clinique.
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L’embolie pulmonaire, une complication de la phlébite profonde
Lorsqu’une phlébite profonde n’est pas traitée à temps, une partie du caillot sanguin situé dans la veine profonde de la jambe peut se détacher de la paroi veineuse et migrer progressivement vers l’artère pulmonaire à travers les vaisseaux sanguins.
Lorsque le thrombus (caillot de sang) atteint l’artère pulmonaire, ou l’une de ses branches, on parle d’embolie pulmonaire. Il s’agit d’une urgence vitale à traiter rapidement. Selon l’obstruction de l’artère, le risque augmente. Ainsi, lorsqu’elle atteint plus de la moitié du diamètre, cela entraîne une insuffisance cardiaque. On parle d’embolie pulmonaire massive. Le risque d’arrêt cardiaque augmente.
Néanmoins, lorsqu’elle est diagnostiquée et prise en charge à temps, le risque de décès diminue significativement. Il est donc important de savoir reconnaître les permiers signes. L’embolie pulmonaire est actuellement la troisième cause d’hospitalisation due à une maladie cardiovasculaire.
La thrombose coronaire et le risque d’infarctus du myocarde
Ce type de thrombose touche l’artère coronaire ou l’une de ses branches. Cette dernière permet l’apport de sang et d’oxygène pour le bon fonctionnement du cœur.
Lorsqu’elle est bouchée, même partiellement, la circulation sanguine diminue ou s’arrête. Le cœur n’étant plus suffisamment alimenté, cela entraîne la destruction partielle du muscle. On parle d’infarctus du myocarde, qui peut évoluer vers une cardiopathie ischémique.
Selon l’OMS, les cardiopathies ischémiques sont la première cause de mortalité à échelle mondiale. Leur prévalence n’a cessé d’augmenter depuis les années 2000, pour atteindre 16% de tous les décès enregistrés en 2020.
La thrombose cérébrale et le risque d’AVC
Une thrombose veineuse ou artérielle
Lorsque le thrombus se loge dans un vaisseau sanguin irriguant le cerveau, on parle de thrombose cérébrale. Le cerveau, tout comme le cœur, nécessite un apport de sang et d’oxygène. Lorsque sa vascularisation est altérée, cela engendre des dommages
Le risque d’accident vasculaire cérébral augmente significativement en cas de thrombose artérielle cérébrale.
Thrombose et AVC : quelle différence ?
L’AVC ou accident vasculaire cérébral est une conséquence de la thrombose artérielle cérébrale.
Dans 80% des cas, les AVC sont provoqués par le phénomène d’ischémie, c’est-à-dire le manque d’oxygène et de sang du cerveau, lié à l’obstruction d’une artère. Dans 20% des cas, l’AVC est dû à une hémorragie liée à une rupture d’anévrisme.
Selon l’OMS, l’AVC représente 11% de tous les décès enregistrés en 2020. Il s’agit de la troisième cause de mortalité à échelle mondiale.
Thrombose hémorroïdaire : une maladie bénigne
La thrombose hémorroïdaire est plus communément nommée crise hémorroïdaire externe. Il s’agit d’une pathologie bénigne qui se caractérise par l’obstruction des veines situées sous la muqueuse de l’anus. Un traitement local permet de soulager la douleur. En parallèle, l’adoption d’un certain type de régime alimentaire peut soulager les hémorroïdes.
Quels sont les symptômes d’une thrombose ?
Thrombose veineuse : les signes
Dans le cas d’une thrombose veineuse superficielle, les symptômes correspondent à l’inflammation de la veine, à savoir :
- Douleur
- Sensation de chaleur
- Rougeur de la peau
- Gonflement
- Durcissement au niveau de la veine obstruée
- Jambes lourdes, impliquant une sensation de raideur au niveau des jambes, dans le cadre des thromboses superficielles des membres inférieurs
La thrombose veineuse profonde a des symptômes inconstants. Elle peut se manifester par ces symptômes, avec un degré de douleur plus élevé et plus étendu au niveau du membre. Parfois un ecchymose peut se former. Dans d’autres cas, elle est asymptomatique.
Thrombose artérielle : les signes
La thrombose artérielle entraîne une ischémie. L’organe ou le muscle touché peine à fonctionner ce qui engendre une sensation de douleur.
Dans le cas de la thrombose cérébrale, voici les symptômes associés :
- Céphalée ou maux de tête
- Paralysies passagères
- Troubles de la vision
- Difficulté à s’exprimer
- Vertiges
- Évanouissements
Dans le cas d’une thrombose coronaire, voici les symptômes associés :
- Douleur dans la poitrine
- Douleur irradiant dans le bras gauche ou la mâchoire
- Sensation d’oppression au niveau de la cage thoracique
- Difficulté à respirer (dyspnée)
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Quels sont les causes d’une thrombose ?
La thrombose peut apparaître spontanément, mais dans la majorité des cas, certains facteurs ont favorisé son développement. Parmi eux, on retrouve :
- L’obésité, allant du stade I (obésité modérée) au stade III (obésité morbide)
- La sédentarité
- Le diabète
- Un trouble de la coagulation sanguine
- L’hypertension artérielle
- Le cholestérol
- La consommation régulière de tabac et / ou d’alcool
- L’insuffisance veineuse (dans le cas de la phlébite)
- Une fibrillation auriculaire non prise en charge (dans le cas de thrombose artérielle)
- Une intervention chirurgicale
A noter : les femmes enceintes ou venant d’accoucher ont un risque plus élevé de développer une thrombose veineuse.
Comment soigner une thrombose ?
Le traitement diffère selon le type de thrombose. Dans le cas d’une phlébite, le médecin prescrit des anticoagulants par injections et voie orale ainsi que des préconisations mêlant repos et surélévation du membre touché.
Dans le cas d’une thrombose artérielle, cela dépend de la gravité de la situation. Après un examen médical incluant un dosage sanguin des D-dimères, le traitement médicamenteux correspond à la prise d’antiagrégants plaquettaires. Si la thrombose est massive, une opération chirurgicale peut être envisagée. Selon l’organe touché, cela peut être :
- Une thrombectomie, qui permet d’éliminer le caillot de sang
- Un pontage coronarien, qui permet de revasculariser les artères coronaires
Il est tout aussi important d’atténuer les facteurs ayant déclenché la thrombose. Un changement de mode de vie peut être envisagé, incluant :
- Consommation d’alcool modérée
- Arrêt du tabac
- Rééquilibrage de l’alimentation
- Reprise d’une activité physique adapté selon la personne (la marche est fortement recommandée pour stimuler la circulation sanguine en douceur)