Hypocondrie : quelles sont les causes de la crainte de tomber malade ?
Souvent qualifiés de “malades imaginaires”, les hypocondriaques sont des personnes qui vivent dans la peur d’avoir une maladie grave. Tout symptôme est amplifié : de la toux qui devient le signe précoce d’un cancer de la gorge aux maux de tête qui évoquent une possible tumeur au cerveau. Mais quelles sont les causes de l’hypocondrie ? Peut-on en guérir ? L’équipe de Qare répond à vos questions.
Qu’est-ce que c’est l’hypocondrie ?
Définir la crainte de tomber malade
L’hypocondrie est un trouble psychique caractérisé par :
- La peur d’avoir une maladie grave (cancer, méningite, trouble cardiovasculaire…) ;
- L’interprétation erronée de signaux physiologiques normaux ;
- Un besoin de se rassurer par des visites répétées chez le médecin et des examens médicaux (imagerie médicale, prise de sang…)
En terme d’étymologie, le terme vient du grec “hypo” qui signifie “sous” et “khondros” qui signifie côtes. Il concernait des personnes qui ressentaient des douleurs sous le cartilage des côtes droites, une partie du corps qui ne pouvait auparavant pas être examinée par les médecins.
On sait maintenant que ces personnes souffraient certainement de douleurs réelles (liées à des calculs biliaires par exemple). Mais avant les progrès de la médecine (et une meilleure compréhension des causes de l’hypocondrie), ils étaient qualifiés de malades imaginaires.
Aujourd’hui, le DSM-5 (le livre de classification des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie), préfère au terme hypocondrie celui de crainte d’avoir une maladie. Il est rattaché aux troubles à symptomatologie somatique et relève des troubles anxieux.
Comment reconnaître un hypocondriaque ?
Dans la vie de tous les jours, un hypocondriaque se reconnaît par sa tendance à interpréter des signes physiques anodins en symptômes d’une maladie grave et potentiellement mortelle. Il peut s’agir d’une tendance temporaire ou qui s’inscrit sur la durée.
Une perte de poids, une tachycardie ou des nausées inexpliquées deviennent rapidement le centre de son attention et le point de départ de scénarios catastrophiques. Solliciter un avis médical devient alors son principal recours afin de se rassurer et d’éviter une issue dramatique.
Cependant, consulter un professionnel de santé n’a souvent pas l’effet escompté. S’il a l’impression qu’il n’a pas été correctement écouté ou pris en charge, le patient peut ainsi multiplier les visites et insister pour réaliser des examens médicaux qui ne sont souvent pas utiles. Ces comportements peuvent d’ailleurs mener à des tensions dans les relations avec les médecins.
La personne qui consulte peut aussi être rassurée, mais seulement temporairement. Après quelques jours, cette sensation s’affaiblit et les ruminations reprennent. Elle ressent alors le besoin de consulter de nouveau.
À savoir : la névrose hypocondriaque touche indifféremment les hommes et les femmes. De plus, si on l’observe le plus souvent chez les adultes, elle peut faire son apparition dès l’enfance ou l’adolescence.
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Comprendre les causes de l’hypocondrie
On ne devient pas hypocondriaque sans raison et pour soigner ce trouble, il est indispensable de comprendre ses origines. Cela peut être complexe car elles varient selon les individus, pouvant être liées à l’éducation, l’environnement, ou encore un traumatisme.
Ainsi, certains hypocondriaques ont pu vivre la maladie ou le décès d’un proche ou grandir avec un parent qui souffrait lui-même d’hypocondrie par exemple. Mais il arrive également qu’aucune cause claire ne soit identifiable.
On observe cependant que l’anxiété et le stress jouent un rôle majeur dans la crainte de tomber malade. Les hypocondriaques vivent en étant contrôlés par des pensées angoissantes reliées à leur santé. A travers leurs actions, ils tentent à la fois d’éviter un destin potentiellement dramatique et de se rassurer.
Peut-on soigner l’hypocondrie en prenant conscience de ses causes ?
Si l’hypocondrie se soigne bien, cela nécessite une prise de conscience de la part du patient et un accompagnement psychologique.
La psychothérapie
La thérapie cognitivo comportementale (ou TCC) est le traitement de prédilection de l’hypocondrie. Les séances sont menées par un psychiatre ou un psychologue. Elles ont plusieurs objectifs :
- Permettre au patient de réaliser que son trouble n’est pas physique mais psychique ;
- Apprendre à faire le lien entre ses émotions et sa maladie ;
- Abandonner progressivement ses comportements pathologiques (observation excessive de ses signaux physiques, multiples visites chez le médecin…)
D’autres types de thérapies peuvent également donner de bons résultats comme la thérapie psychodynamique (qui aide à prendre conscience des processus inconscients), la thérapie psychocorporelle ou les séances de thérapie familiale.
Les traitements médicamenteux
La crainte de tomber malade ne se soigne pas par la prise de médicaments. Cependant, un médecin peut prescrire des anxiolytiques ou des antidépresseurs à un patient hypocondriaque qui souffre également d’anxiété ou de dépression. Ces médicaments ne se substituent pas à la thérapie mais permettent de soulager les symptômes de l’hypocondrie en agissant sur ses causes.
À savoir : les cas sévères d’hypocondrie peuvent nécessiter des traitements particuliers, selon l’avis médical.
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Vivre avec l’hypocondrie
L’hypocondrie n’est simple à vivre ni pour ceux qui en souffrent ni pour leur entourage. Pour les malades, la situation s’améliore généralement lorsqu’ils reconnaissent le caractère psychique de leurs maux, acceptent de se faire traiter et apprennent à mieux gérer leur stress.
Pour l’entourage, il est nécessaire de se rappeler que ce trouble trouve ses origines dans l’anxiété et de ne pas essayer d’y rattacher des arguments logiques. Ils ne seront pas toujours entendus par le malade, ce qui peut générer de la frustration d’un côté comme de l’autre.
Ce qui peut aider en revanche, c’est de garder en tête que l’on a en face de soi une personne qui souffre d’un trouble psychique et de faire preuve de bienveillance et de patience. Solliciter un accompagnement psychologique de son côté peut être recommandé.
Foire aux questions
C’est quoi la cybercondrie ?
La cybercondrie désigne une tendance de certains hypocondriaques à rechercher leurs symptômes de manière compulsive sur internet. En général, cela ne les aide pas et les mènent à des conclusions catastrophiques qui sont bien éloignées de la réalité.