Mal aux reins : ce que ça cache

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Les reins sont des organes qui ne manifestent généralement pas de symptômes, toutefois une douleur au rein gauche ou au rein droit peut être évocatrice d’une infection ou encore de calculs rénaux. Quelles sont les causes d’une douleur au rein ? Comment établir un diagnostic ? Quels traitements envisager ? L’équipe médicale de Qare répond à vos questions.

A quoi servent les reins ?

Les reins sont deux organes situés derrière les flancs au niveau du bas du dos qui composent l’appareil urinaire (avec la vessie, les uretères et l’urètre). Ils ont pour fonction :

  • De filtrer le sang
  • D’assurer l’évacuation des toxines de l’organisme (dans les urines)
  • De maintenir l’équilibre hydrique de l’organisme (la quantité d’eau dont l’organisme a besoin pour fonctionner normalement au quotidien)
  • D’assurer le maintien des minéraux utiles pour l’organisme comme le sodium et le potassium.
  • De produire des hormones, enzymes comme la rénine (qui aide à réguler la pression artérielle), l’érythropoïétine (qui aide à la synthèse des globules rouges au niveau de la moelle osseuse), et des vitamines comme le calcitriol (forme active de la vitamine D qui assure la fixation du calcium par l’organisme), ou encore l’adrénaline et le cortisol produites par les glandes surrénales qui sont situées au dessus des deux reins.

Les reins ayant une fonction vitale pour le corps, il est important de réagir vite si vous ressentez des douleurs.

Mal aux reins : pyélonéphrite ou calculs ?

Si vous souffrez d’une douleur au rein il peut d’agir de l’une de ces deux causes principales : des calculs rénaux ou une pyélonéphrite.

La pyélonéphrite est généralement précédée d’une infection urinaire basse ou cystite causée par une bactérie mais pas toujours. Si la cystite n’est pas ou mal soignée, la bactérie va remonter les voies urinaires et infecter le rein ce qui provoque alors la pyélonéphrite. A savoir que ce type d’infection touche davantage les femmes que les hommes qui eux sont plus sujets aux coliques néphrétiques (provoquées par les calculs rénaux).

Les calculs rénaux, qu’on appelle aussi lithiases rénales, sont de petits cristaux formés par des sels minéraux et dans 90% des cas, d’oxalate de calcium (lithiase calcique). Ressemblant à de petits cailloux, ils se forment dans les voies urinaires, le plus souvent dans les reins. S’ils sont suffisamment petits (moins de 5mm de diamètre), ils peuvent être spontanément expulsés dans l’urine, ce qui peut être plus ou moins douloureux. En revanche les plus gros peuvent coloniser les reins et entraîner une colique néphrétique lorsque les uretères tentent de les évacuer. La douleur est alors atroce et nécessite le passage d’un médecin pour un traitement antalgique en urgence.

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Symptômes et complications de la douleur au rein

Si la pyélonéphrite et les calculs rénaux engendrent tous deux des douleurs aux reins (dans le bas du dos), on peut les différencier avec les symptômes qu’ils engendrent.

Si c’est une pyélonéphrite

Si votre douleur rénale a été précédée de douleurs et de brûlures pendant la miction avec un besoin fréquent d’uriner, et des urines troubles et malodorantes, il se peut que vous souffriez d’une pyélonéphrite. Généralement les symptômes de la pyélonéphrite à proprement parler se manifestent ensuite de manière assez brutale avec :

  • De la fièvre supérieure à 38° (provoquée par l’infection) ;
  • Des frissons ;
  • Un malaise général ou une grande fatigue ;
  • Des douleurs lombaires (au rein), souvent d’un seul coté qui peuvent irradier vers l’abdomen ;
  • Des brûlures en urinant ;
  • Des difficultés à uriner normalement ;
  • Des nausées et des vomissements ;
  • Des traces de sang durant la miction ou des urines très foncées.

La pyélonéphrite est à prendre en charge rapidement pour éviter le risque de septicémie (infection généralisée due au passage de la bactérie dans le sang). Dans certains cas, elle peut nécessiter une hospitalisation, notamment si vous attendez trop longtemps ou si vous avez une anomalie au niveau des voies urinaires, par exemple une malformation du rein ou de l’uretère.

Si ce sont des calculs

Les calculs rénaux entrainent des douleurs au rein, le plus souvent d’un seul côté, qui s’intensifient généralement la nuit ou le matin. Ils peuvent également provoquer de la fatigue, des troubles digestifs à type de nausées, et des douleurs à la miction lorsqu’ils sont évacués naturellement.

Le risque de complication des calculs rénaux est la colique néphrétique : lorsqu’ils colonisent le rein en devenant trop gros puis restent bloqués dans l’uretère lorsqu’ils tentent de la traverser pour être évacués.

Une colique néphrétique se manifeste par une crise avec des douleurs aiguës dans le rein, intenses et rapides, qui lancent de manière répétée. La personne qui en souffre ne tient plus en place et cherche désespérément une position qui la soulage. La colique néphrétique peut également entraîner des troubles digestifs plus sévères que de simples calculs avec des nausées et des vomissements, mais aussi une difficulté à uriner avec parfois une présence de sang dans les urines. Généralement vous ne manifestez pas de fièvre pendant une colique néphrétique, toutefois ça peut être le cas s’il y a une complication infectieuse et dans ce cas il faudra vous rendre à l’hôpital en urgence.

Comment se fait le diagnostic ?

Que vous souffriez d’une pyélonéphrite ou de calculs rénaux, le premier moyen de le savoir sera de vous faire prescrire un ECBU (analyse d’urines) par un médecin. Vous pourrez l’effectuer en laboratoire médical pour vérifier s’il y a la présence d’une bactérie dans vos urines ou de minéraux qui sous entendent que vous avez des calculs rénaux.

douleur rein examen urine

Votre médecin peut aussi vous prescrire une échographie ou un TDM (scanner ou tomodensitométrie) qui permet de visualiser en images si vous avez des calculs rénaux ou si vous, ne souffrez pas d’une malformation des voies urinaires qui puisse être à l’origine d’une pyélonéphrite.

Quand s’inquiéter et qui consulter ?

Dès lors que vos douleurs s’intensifient ou que vous présentez les symptômes associés des calculs rénaux ou d’une pyélonéphrite, prenez rendez-vous sans tarder avec un médecin généraliste pour effectuer les premiers examens, et recevoir un traitement pour soulager la douleur.

Si les résultats démontrent que vous souffrez de problèmes urinaires importants, votre médecin pourra vous diriger vers un urologue ou néphrologue (médecin spécialiste).

Si vous pensez d’une pyélonéphrite qui dégénère ou d’une colique néphrétique qui provoque de violents symptômes, rendez-vous rapidement à l’hôpital ou contactez le centre 15.

Quels sont les traitements d’une douleur au rein ?

En cas de calculs rénaux, votre médecin pourra vous prescrire des antispasmodiques type Spasfon° pour calmer la douleur, et ou des anti-inflammatoires. Il vous conseillera également de réadapter votre alimentation en supprimant les aliments qui favorisent les calculs rénaux :

  • Les protéines animales (viandes, poisson, œufs) ;
  • Le chocolat ;
  • Les noix ;
  • Les asperges ;
  • Le vin blanc etc.

En cas de pyélonéphrite, il vous prescrira un traitement antibiotique pour venir à bout de la bactérie qui en est la cause. (Le traitement peut aller de 7 à 14 jours selon les cas). Il peut également vous prescrire des antalgiques de type doliprane° pour apaiser la douleur.

Bon à savoir : les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont à proscrire en cas de pyélonéphrite car ils risqueraient d’aggraver l’infection.

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Les femmes, plus sujettes aux maladies rénales

Les femmes ne sont pas égales aux hommes en ce qui concerne les maladies rénales, à commencer par les infections urinaires basses qui dégénèrent en pyélonéphrites.

L’anatomie féminine est constituée de sorte à ce que l’urètre soit plus proche de l’anus que chez les hommes. Ainsi les bactéries présentes dans ce dernier peuvent atteindre plus facilement le canal urinaire et entraîner une infection urinaire basse voire une pyélonéphrite. Si ces infections sont mal prises en charge ou trop tardivement, les femmes peuvent conserver des séquelles rénales.