Dysménorrhée : causes, symptômes et traitement
La dysménorrhée est une douleur qui survient avant ou pendant les règles. Elle touche 50 à 70% des adolescentes et jeunes femmes, de manière permanente ou occasionnelle. Si cette douleur disparaît généralement après 18 ans, elle peut également persister et être le signe annonciateur d’une maladie, comme l’endométriose, par exemple. L’équipe médicale de Qare fait le point sur la dysménorrhée.
La dysménorrhée, qu’est-ce que c’est ?
Le terme médical « dysménorrhée » désigne les douleurs abdominopelviennes qui apparaissent avant ou pendant les règles. Présentes sur une durée d’1 à 3 jours, elles débutent en même temps que les saignements et s’intensifient lorsque le débit est le plus important.
Attention à ne pas confondre la dysménorrhée avec les douleurs au niveau des ovaires.
Parfois, les douleurs interviennent avant le début des saignements et peuvent se prolonger après. On distingue deux types de douleurs de règles : la dysménorrhée primaire et la dysménorrhée secondaire.
Quelles sont les causes de la dysménorrhée ?
La dysménorrhée primaire
Ce type de dysménorrhée apparaît à l’adolescence, dans les mois qui suivent les premières règles. Très fréquente et souvent, sans gravité, elle est liée à un excès de sécrétion de prostaglandines par l’endomètre (muqueuse utérine) lors des menstruations.
Les facteurs favorisant la dysménorrhée primaire sont les antécédents familiaux ayant eu ce type de douleurs, la survenue précoce des règles, le fait de ne pas avoir été enceinte (nulliparité) ou encore le tabagisme, qui aurait un effet aggravant.
Si les douleurs de votre adolescente ne disparaissent pas au fil du temps, mais au contraire, qu’elles s’aggravent, n’attendez pas pour consulter un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.
Une cause sous-jacente pourra être recherchée, comme une endométriose de l’adolescente, une malformation de l’utérus ou du vagin (cloison utérine, par exemple).
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La dysménorrhée secondaire
La dysménorrhée secondaire désigne des douleurs qui interviennent plus tardivement, chez une femme adulte qui, jusque-là, avait des règles peu ou pas douloureuses.
La douleur est parfois accompagnée d’autres symptômes, comme des règles anormalement abondantes, des saignements entre les cycles, une dyspareunie (douleur pendant les rapports sexuels), etc.
Là encore, n’attendez pas pour demander un avis médical. Plusieurs causes pourraient être recherchées :
- Une endométriose ;
- Un fibrome utérin ;
- Le bon fonctionnement d’un stérilet au cuivre ;
- Des polypes de l’endomètre utérin ;
- Une adénomyose (présence de fragments d’endomètre dans le muscle de l’utérus) ;
- Un changement dans le dispositif de contraception hormonale.
Quels sont les symptômes de la dysménorrhée ?
La dysménorrhée est, par définition, une douleur menstruelle. Son intensité est variable, d’une simple gêne à une douleur modérée ou beaucoup plus intense, ressemblant à des spasmes ou des crampes.
La localisation des douleurs est habituellement ressentie dans le bas ventre, mais celle-ci peut parfois s’étendre aux cuisses ou au dos. Parmi les symptômes qui peuvent accompagner la dysménorrhée :
- Des nausées, des vomissements ;
- Un syndrome prémenstruel (SPM), qui débute quelques jours avant les règles. Il est lui-même composé de douleurs des seins, d’une irritabilité psychique, d’œdèmes des extrémités, d’un ballonnement abdominal, de maux de tête ;
- Une diarrhée ;
- Des sensations de malaise ;
- Une fatigue.
Les complications possibles
Dans la grande majorité des cas, la dysménorrhée n’entraîne pas d’autres complications significatives.
Les conséquences se trouvent principalement dans les perturbations que cela peut avoir dans la vie quotidienne. En effet, lorsque les douleurs sont trop intenses et répétées, elles peuvent entraîner une véritable détresse psychologique (isolement social, dépression…).
Les perturbations au niveau scolaire ou professionnel sont également importantes. Les douleurs pendant les règles sont la première cause d’absentéisme scolaire chez l’adolescente et professionnel chez la jeune femme.
Ne restez pas seule avec vos questions
Consultez un médecin gynécologue ou une sage-femme dans la journée pour discuter de vos symptômes et recevoir les meilleurs conseils médicaux.
Examen et traitement
Quand consulter ?
Sachez que, contrairement à une idée reçue tenace, il n’est pas normal d’avoir très mal au ventre durant ses règles. Plusieurs éléments doivent vous décider à demander un avis médical.
Chez l’adolescente :
- Si les douleurs s’aggravent au fil des mois et deviennent de plus en plus fortes.
Chez la femme adulte :
- Si les douleurs surviennent à l’âge adulte (alors que les règles n’étaient pas douloureuses avant) ;
- S’étendent sur plusieurs jours avant et après les règles ;
- S’intensifient anormalement ;
- Ne sont pas soulagées par la prise de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), ni par des antalgiques simples comme le paracétamol et une association à des AINS ;
- Perturbent considérablement le quotidien (absentéisme scolaire ou professionnel) ;
- S’associent à d’autres symptômes (fièvre, saignements entre les règles, dyspareunie…).
Quel bilan effectuer pour diagnostiquer une dysménorrhée ?
Lors d’une consultation chez le médecin traitant, la sage-femme ou chez un gynécologue, celui-ci procède à un examen. S’il s’agit d’une jeune fille vierge, l’examen gynécologique n’est pas indispensable.
En cas de suspicion d’une cause pouvant expliquer l’origine de la dysménorrhée, un bilan complémentaire peut vous être prescrit. Celui-ci se compose :
- D’une échographie abdominopelvienne avec doppler (éventuellement réalisée par voie endovaginale).
- Dans un deuxième temps, si nécessaire, d’une IRM.
Foire aux questions :
Comment savoir si je fais de l’endométriose ?
Le principal symptôme de l’endométriose est la douleur, sous toutes ses formes. Dysménorrhée, douleurs pelviennes fréquentes, difficultés pour uriner, douleurs pendant les rapports sexuels, détresse psychologique…
Victime de diverses douleurs, il n’est pas certain que vous soyez atteinte de la maladie, mais sachez toutefois, là encore, que la douleur n’est pas quelque chose à laquelle on doit s’habituer.
N’attendez pas pour demander un avis médical.
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