Douleur au foie : que symbolise-t-elle et comment réagir ?
Les douleurs abdominales au niveau du foie peuvent révéler de nombreux troubles, pas toujours directement liés au foie. Quelles sont les causes d’une douleur au foie ? Comment les diagnostiquer ? Pour quel traitement opter ? L’équipé médicale de Qare répond à vos questions
Qu’est-ce qu’une douleur au foie ?
Définition de la douleur hépatique
On utilise souvent le terme “crise de foie” ou douleur au foie pour désigner la douleur hépatique, pourtant ce n’est qu’un malentendu car le foie ne provoque jamais de maux en lui-même. La douleur provient en réalité de la vésicule biliaire, une glande située sous le foie, qui se charge de diffuser la bile dans l’intestin pour digérer les graisses.
Toutefois, cela ne signifie pas que vous ne souffrez pas de troubles hépatiques. Ceux-ci sont généralement plus présents chez les femmes et gravitent autour de certains facteurs tels que la consommation d’alcool, l’alimentation ou encore la grossesse, et augmentent majoritairement après l’âge de 40 ans.
Symptômes d’un trouble au foie
Plusieurs signes peuvent être évocateurs d’une pathologie hépatique. Parmi eux on compte :
- Les nausées et les vomissements ;
- Les douleurs abdominales localisées dans la partie supérieure droite ;
- L’apparition d’une jaunisse (ictère) : peau et yeux qui semblent devenir jaune ;
- Des selles anormalement claires.
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Causes des problèmes hépatiques
La colique hépatique : principale cause des douleurs au foie
Les douleurs abdominales liées au foie peuvent trouver leur origine dans plusieurs causes, mais le plus souvent la colique hépatique en est la raison avec un calcul bloqué au niveau de la vésicule biliaire.
Le calcul bloquant le canal de la vésicule biliaire qui relie le foie à l’intestin empêche l’évacuation de la bile. Ce liquide va donc remonter dans le foie et y stagner en provoquant une inflammation. Vous pouvez alors ressentir de vives douleurs au centre des côtes au niveau de l’abdomen (épigastre), et de la fièvre.
Si l’inflammation atteint le stade trois, elle peut causer des douleurs de plus en plus intenses et une jaunisse des yeux et de la peau (la bilirubine, pigment jaune de la bile, passe dans le sang). Ce cas précis nécessite une prise en charge rapide pour éviter tout risque de pancréatite aiguë et d’hospitalisation urgente.
La colique hépatique peut être soulagée avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des antispasmodiques de type Spasfon°. En revanche, si le calcul ne se dissout pas de lui-même, la voie biliaire devra être dégagée en urgence au cours d’une endoscopie (en passant un petit tuyau dans l’estomac).
Bon à savoir : la colique hépatique survient le plus souvent après avoir mangé.
Une hépatite aigüe
L’hépatite aiguë elle-même peut-être :
- Due à un virus : hépatite virale
- Due à une consommation excessive d’alcool : hépatite alcoolique (particulièrement en cas de binge-drinking, c’est -à -dire si vous consommez une grande quantité d’alcool en peu de temps).
- Due à l’ingestion de médicaments en excès, ou auxquels vous êtes allergique : hépatite médicamenteuse. Ceci est plus particulièrement le cas avec le paracétamol (anti douleur) consommé au-delà de 4 grammes par jour chez les adultes.
L’hépatite aiguë provoque une inflammation au cours de laquelle le foie grossit et devient sensible. Vous pouvez également souffrir d’une jaunisse mais pas toujours, et présenter des nausées, de la fièvre et des urines plus foncées que d’habitude.
Une NASH
Si votre foie gonfle de manière chronique, il se peut que vous souffriez d’une NASH (stéato-hépatite non alcoolique). Elle caractérise une inflammation du foie parce que celui-ci est gras. En langage médical, le simple fait d’avoir un foie gras se traduit par une stéatose hépatique, mais dans 20% des cas il s’accompagne d’une inflammation que la NASH symbolise.
Ceci se manifeste par une sensation de lourdeur au niveau du foie et peut évoluer vers la cirrhose voire un cancer du foie si on ne réagit pas à temps. En général le risque d’avoir un foie gras est accentué par :
- Les troubles métaboliques tels que le diabète, un taux de cholestérol important etc ;
- Une alimentation trop riche en graisses et en sucre ;
- Une consommation d’alcool excessive ;
- L’âge : si vous avez plus de 45 ans et plus particulièrement si vous êtes une femme ménopausée. (Les changements hormonaux à cette période favorisent la prise de poids et l’hyperlipidémie qui sont des facteurs menant à avoir un foie gras).
Bon à savoir : Un foie trop gras peut être reconnaissable au cours d’une échographie car celui-ci aura un aspect plus brillant et blanc qu’un foie normal.
Cirrhose et douleur au foie
La cirrhose est une maladie du foie qui a essentiellement l’alcool pour cause, celui-ci étant considéré comme une substance véritablement toxique pour le foie. En effet l’alcool ingéré finit par se transformer en sucre qui est stocké sous forme de graisse en accentuant alors le risque de foie gras, mais pas seulement.
Même si vous buvez modérément, le problème se trouve au niveau d’une fréquence régulière. 2 ou 3 verres de vin tous les jours, peuvent suffire à provoquer une accumulation de graisses dans les cellules hépatiques du foie, ce qui avec le temps entraîne une stéatose alcoolique, elle-même susceptible de se transformer en cirrhose, voire en cancer du foie si elle n’est pas prise en charge à temps.
L’insuffisance hépatique
L’insuffisance hépatique résulte généralement d’une cirrhose, qui elle est provoquée par une consommation excessive d’alcool, la NASH ou les hépatites virales chroniques (B et C).
On parle d’insuffisance hépatique lorsque le foie ne peut plus filtrer les toxines et produire assez de protéines vitales. En conséquence, le foie commence par gonfler puis peut ensuite s’atrophier. Les signes de l’insuffisance hépatique ne sont pas toujours visibles au début et le deviennent souvent lorsque celle-ci devient sévère avec une apparition de fatigue, d’ictère ou jaunisse (au niveau de la peau et des yeux), des troubles digestifs et parfois des signes hémorragiques (hématomes spontanés, epistaxis, vomissements de sang…) saignements.
Comment réagir si j‘ai mal au foie ?
Si vous ressentez une sensation de pesanteur dans la région du foie qui persiste, associée à de la fatigue et/ou d’autres troubles digestifs, vous souffrez peut-être d’un problème hépatique et la seule possibilité de le savoir est de consulter un médecin.
Qui consulter ?
Si vos symptômes persistent mais ne semblent pas alarmants, vous pouvez consulter un médecin généraliste qui vous prescrira un ou des examens à effectuer ainsi qu’un traitement pour soulager votre douleur au foie si nécessaire.
Si vous pensez souffrir d’une colique hépatique qui ne disparaît pas d’elle-même ou si vous présentez d’autres symptômes alarmants avec une dégradation de votre état de santé, rendez-vous à l’hôpital en urgence.
Vous ressentez des symptômes persistants ?
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Quels examens effectuer en cas de douleur au foie ?
Les examens que le médecin peut vous prescrire pour élucider la cause de votre problème au foie dans un premier temps sont :
- Une prise de sang : afin de vérifier votre taux de transaminases et des Gamma-GT (signe d’hépatite aiguë s’il est trop élevé, et signe d’une maladie chronique du foie s’il est trop faible.)
- Une échographie du foie : pour vérifier si le vôtre n’est pas gras (stéatose hépatique), ou si vous avez des calculs biliaires.
- Une tomodensitométrie (TDM) de l’abdomen : qui comme l’échographie est un examen d’imagerie médicale, et qui fournit des images assez détaillées pour aller jusqu’à détecter une tumeur, mais aussi la stéatose hépatique.
- L’IRM (imagerie par résonance magnétique) abdominale qui permet de détecter précisément certaines maladies comme l’hépatite et la stéatose hépatique. L’IRM permet contrairement aux autres examens de montrer les flux sanguins et donne ainsi des précisions sur les troubles vasculaires.
En fonction de vos résultats, le médecin pourra vous diriger ou non vers un spécialiste du foie : un hépatologue.