Dépression sévère : la reconnaître pour la soigner au mieux
Selon l’INSERM, près de 20% de la population souffrirait d’un épisode dépressif au moins une fois dans la vie. Caractérisée par des symptômes plus ou moins nombreux selon les personnes, la dépression, lorsqu’elle est sévère, empêche un malade de mener à bien tous les aspects de son quotidien. Comment diagnostiquer une dépression sévère ? Et comment en sortir ? L’équipe médicale de Qare vous en dit plus sur les spécificités de cette forme de dépression.
C’est quoi une dépression sévère ?
Une dépression peut être identifiée comme légère, modérée ou sévère. Dans tous les cas, on parvient à la classifier en fonction de l’intensité et du nombre des symptômes ressentis, ainsi que l’impact qu’ils ont sur la vie quotidienne du patient.
La dépression sévère peut avoir plusieurs formes et intervenir dans divers contextes. Parmi elles :
- La dépression sévère mélancolique (niveau le plus élevé de dépression) : forme très douloureuse, avec perte d’intérêt total pour le monde extérieur, incapacité à aimer, perte d’estime de soi, autodépréciation constante…
- La dépression saisonnière sévère : se manifeste durant les mois de l’automne et de l’hiver avec des symptômes identiques à une dépression sévère.
- La dépression post-partum sévère : ces symptômes (anxieux et dépressifs) peuvent subsister jusqu’à 11 mois après la naissance d’un enfant.
- Dépression réactionnelle sévère : déclenchée par un événement précis (divorce, deuil, accident grave, échec professionnel…), elle représente la transformation d’un état de tristesse en véritable pathologie.
- La dépression sévère avec symptômes psychotiques : les personnes atteintes de dépression psychotique souffrent de symptômes psychotiques (hallucinations et/ou délires). La plupart du temps, une dépression sévère ordinaire est sans symptômes psychotiques.
Bon à savoir : l’appellation « dépression nerveuse » correspond à la dépression, qu’elle soit légère, modérée ou sévère.
Quels sont les symptômes d’une dépression sévère ?
La dépression légère, modérée ou sévère est identifiée selon l’intensité et le nombre des symptômes ressentis. Le diagnostic se confirme lorsque ces manifestations sont présentes durant la majeure partie de la journée, presque tous les jours, sur une période de 2 semaines, au minimum.
Parmi les symptômes principaux, on retrouve :
- Une humeur morose (irritabilité, sentiment de vide et de tristesse) ;
- Perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités, abattement ;
- Augmentation de la fatigue, perte d’énergie.
D’autres symptômes peuvent être ressentis :
- Diminution de la confiance en soi et de l’estime de soi ;
- Perspectives pessimistes et négatives pour le futur ;
- Troubles du sommeil ;
- Attention et concentration réduite ;
- Sentiment d’inutilité et de culpabilité ;
- Comportement et idées suicidaires ;
- Changement d’appétit ou de poids ;
À noter que pour poser un diagnostic de dépression sévère, un patient doit ressentir 3 symptômes principaux et au moins 4 autres symptômes dépressifs.
Quelle est la durée d’une dépression ?
Un épisode dépressif peut durer de quelques semaines à plusieurs mois, voire plusieurs années. La plupart d’entre eux durent en moyenne moins de six mois.
En raison du nombre important de symptômes ressentis et de leur intensité, une dépression sévère peut s’étendre sur une durée plus longue qu’une dépression légère ou modérée. Toutefois, si le suivi et l’accompagnement psychologique et médicamenteux est bien mené, vous avez toutes les chances de vous en sortir.
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La dépression sévère touche-t-elle aussi les enfants et adolescents ?
Contrairement à une idée reçue tenace, oui, la dépression (légère, modérée ou sévère) touche aussi les enfants et les adolescents. Chez eux, les symptômes diffèrent quelque peu de chez l’adulte, avec tout de même un « noyau dur » (désintérêt, tristesse, pensées négatives, inhibition intellectuelle, troubles de l’appétit et du sommeil).
Chez l’enfant, les signes qui doivent alerter :
- Des comportements d’agitation, d’irritabilité ou au contraire, des comportements d’absence, de repli sur soi.
- Des plaintes somatiques répétées (exemple : douleurs à répétition).
Chez l’adolescent, les signes qui doivent alerter :
- Agressivité
- Agitation
- Irritabilité
- Désinvestissement scolaire, voire échec scolaire
- Désintéressement global apparent
- Comportements à risque pour la santé (abus de drogues, d’alcool, de médicaments…)
- Idées suicidaires
À retenir : la crise d’un adolescent entraîne toutes sortes de confrontations. Malgré cela, il importe de ne jamais penser qu’une menace au suicide est un chantage. Dans le cadre d’une dépression, il s’agit souvent d’un appel à l’aide à prendre très au sérieux.
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Quels sont les risques et les conséquences d’une dépression sévère ?
Les conséquences dans la vie quotidienne
Les manifestations d’une personne souffrant d’une dépression sévère sont parfois telles, qu’il lui est impossible de réaliser des tâches quotidiennes simples. On compte parmi elles : maintenir une hygiène corporelle, s’alimenter et sortir de chez elle pour entretenir sa vie sociale.
Durant un épisode dépressif, la personne malade fait face à de lourdes difficultés pour assurer un bon fonctionnement personnel, social, familial, professionnel, éducatif…
Bon à savoir : la dépression dans sa forme récurrente (faire l’objet d’au moins trois épisodes dépressifs) est reconnue comme une « affection de longue durée » (ALD) par l’Assurance maladie. Les soins sont donc remboursables (dans la limite des tarifs en vigueur).
Pour obtenir plus d’informations, demandez conseil à votre médecin traitant et consultez la page dédiée de l’Assurance maladie, Affection Longue Durée (ALD) et maladies chroniques.
Un risque suicidaire très élevé
La dépression sévère nécessite parfois une hospitalisation. Cette décision est prise, parfois de manière urgente, lorsque la personne se sent tellement submergée par sa souffrance, qu’elle ne parvient plus à remonter à la surface.
Les idées suicidaires sont également un motif d’hospitalisation récurrent. Ces pensées sombres ne doivent en aucun cas être prises à la légère, aussi bien par le malade que par son entourage, puisque le risque de passage à l’acte est très élevé. Le suicide est bien souvent le dénouement dramatique d’une dépression sévère qui n’a pas été soignée.
Dépression sévère : comment s’en sortir ?
Poser un diagnostic sur une dépression sévère avec le test MINI
Le test Mini (Mini International Neuropsychiatric Interview) permet, en quelques questions, d’évaluer si vous vous trouvez dans une phase dépressive. Habituellement utilisé par les professionnels de santé auprès de leurs patients, il est également disponible sur le site VIDAL.
Pourquoi réaliser ce test vous-même ? Cela peut vous permettre, dans un premier temps, d’entamer une réflexion sur votre état psychique actuel. Toutefois, si les résultats de ce test vous présentent comme étant dans un état dépressif, quel qu’il soit, n’attendez pas pour consulter un médecin ou un psychiatre, dont l’avis médical est indispensable.
Comment soigner la dépression sévère ?
La dépression sévère nécessite un traitement médicamenteux adapté, ainsi qu’un soutien psychothérapeutique important.
Le traitement par antidépresseur est nécessaire dans les cas de dépressions modérées ou sévères. Celui-ci doit être prescrit par un professionnel, après une évaluation approfondie de la gravité, plus ou moins élevée, des symptômes et de leur origine. Les préférences du patient sont prises en compte dans cette prescription.
La psychothérapie est, quant à elle, fortement recommandée en cas de dépression sévère. En France, les deux approches les plus utilisées sont la thérapie psychanalytique et la thérapie cognitivo-comportementale. La deuxième étant reconnue comme étant particulièrement efficace pour diminuer les symptômes dépressifs.
Les traitements naturels qui peuvent aider à soulager sa dépression sévère
Soyons clairs, pour traiter une dépression sévère, un traitement médicamenteux antidépresseur reste indispensable. Néanmoins, la nature peut parfois servir d’alliée et contribuer à la guérison. En effet, certains traitements « naturels » aident à réduire certains symptômes, et donc à favoriser le mieux-être. En voici quelques-uns :
- Le millepertuis (plante sauvage) fait l’objet de diverses controverses dans le monde scientifique pour traiter la dépression sévère. Certains affirment qu’elle est bénéfique, d’autres qu’elle pourrait annuler l’effet de certains antidépresseurs. Demandez toujours l’avis de votre médecin si vous souhaitez l’ajouter à votre traitement médicamenteux.
- Les huiles essentielles ou l’homéopathie peuvent être utilisées pour soulager les symptômes d’une dépression sévère.
- La méditation peut parfois aider dans le traitement d’une dépression sévère, notamment au niveau de la gestion du stress et des émotions.
Où trouver de l’aide ?
Pendant un traitement pour soigner votre dépression sévère, écouter ou lire des témoignages de personnes qui ont réussi à s’en sortir peut s’avérer utile pour vous. Où en trouver ? Rapprochez-vous d’associations comme France Dépression.
Les forums de discussions sur Internet, quant à eux, peuvent faire office de soutien, mais ne doivent jamais se substituer à un professionnel habilité à mettre en place un traitement pour soigner une dépression sévère.
Foire aux questions :
Pourquoi ma dépression ne guérit pas ?
Il existe parmi toutes les dépressions, une forme très particulière : la dépression résistante. Encore mal connue, elle se caractérise par la persistance de l’épisode dépressif, et ce, même après deux traitements antidépresseurs successifs, au minimum.
Ces traitements, pourtant bien conduits, ne font pas évoluer favorablement les symptômes ressentis du patient. 15 à 30% des épisodes dépressifs majeurs seraient concernés par cette forme résistante.
Si vous constatez que vos symptômes persistent dans le temps, n’attendez pas pour en parler à votre médecin.
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Quelle maladie peut provoquer une dépression ?
Dans certains cas, la dépression est liée à d’autres maladies, physiques ou psychologiques. Parmi elles :
- Des troubles anxieux ;
- L’alcoolisme, la dépendance des substances psychotropes (cocaïne, ecstasy, cannabis…) ou à certains médicaments (hypnotiques ou anxiolytiques) ;
- Cancer, diabète, accident vasculaire cérébral…
- Problème thyroïdien
À quel moment parle-t-on de dépression chronique ?
On parle de dépression chronique (modérée ou sévère) lorsque les symptômes de dépression durent pendant au moins 2 ans. Il existe, certes, des périodes d’améliorations, mais celles-ci ne durent jamais plus de 2 mois.
Dans le cadre d’une dépression sévère chronique, la personne malade fait l’objet d’un nombre, parfois très élevé, d’hospitalisations et d’une psychothérapie prolongée.