Contagion du coronavirus (Covid-19) : mutations, durée de contagiosité
Le coronavirus apparu l’année dernière est une maladie facilement transmissible, d’autant plus qu’une nouvelle souche encore plus contagieuse est apparue au Royaume-Uni, et est déjà présente en France. Quelles sont les risques liés à ce nouveau variant ? Pendant combien de temps peut-on transmettre le virus si l’on a été infecté ? Les personnes qui n’ont pas de symptômes sont-elles moins contagieuses ? L’équipe médicale de Qare fait le point sur les risques de contagion liés à la covid-19 et à ces nouvelles mutations.
Mutation de la covid-19 et contagion : quelles conséquences ?
Les nouvelles mutations de la covid-19 augmentent-elles le risque de contagion ?
Le nouveau variant du virus SARS-CoV-2 apparu au Royaume-Uni serait apparemment 50 % à 74 % fois plus contagieux que la souche initiale, selon la London School of Hygiene and Tropical Medecine. Pour le moment, les études sur ce nouveau variant du coronavirus n’ont pas démontré qu’il était plus pathogène, il ne provoquerait donc pas une plus grande virulence des symptômes.
Une autre étude de l’Impérial collège de Londres montre que le taux de reproduction du virus (R) augmente de façon significative avec ce nouveau variant, entre 0,4 et 0,7. Lorsqu’il est supérieur à 1, ce taux de contagion entraîne une progression de l’épidémie de coronavirus. Le Professeur Gandy, un des chercheurs participants à l’étude, a indiqué à la BBC que la contagiosité du virus augmentait dans toutes les tranches d’âge.
Par ailleurs, un autre variant du coronavirus a également été détecté en Afrique du Sud et suscite des inquiétudes. Il serait déjà majoritaire dans le pays et serait également plus contagieux. Cependant, il y a moins de données disponibles sur cette nouvelle souche que sur la souche britannique.
Les enfants sont-ils plus touchés par la covid-19 avec ce nouveau variant ?
Selon un rapport du Nervtag (groupe de conseil britannique des virus respiratoires émergents), cette nouvelle souche de la covid-19 augmenterait davantage le taux de contagion chez les enfants de moins de 15 ans. Cependant, les données collectées l’ont été au moment du deuxième confinement, où les écoles sont restées ouvertes tandis que les activités des adultes étaient plus restreintes, comme l’a précisé le professeur Gandy. De manière générale, le coronavirus est plus rare chez les jeunes enfants et les bébés.
L’infirmière en chef du King’s College Hospital de Londres, Laura Duffel, avait pourtant confirmé cette hypothèse en indiquant que beaucoup plus d’enfants avaient été reçus dans son hôpital. Cette information a été démentie dans un communiqué du Royal College of Paediatrics and Child Health datant du 2 janvier 2021. Le président de l’organisme a déclaré « nous ne constatons pas de pression significative du COVID-19 en pédiatrie à travers le Royaume-Uni ». Par ailleurs, « Le nouveau variant semble toucher tous les âges et, pour l’instant, nous ne voyons pas de plus grande gravité chez les enfants et les jeunes ».
En raison du risque de contagion beaucoup plus élevé de la covid-19, le Royaume-Uni a décidé de se reconfiner totalement à partir du 6 janvier et de fermer les écoles comme lors du premier confinement. Ce nouveau confinement devrait durer jusqu’au mois de mars.
Le virus SARS-CoV-2 a déjà connu de multiples mutations, jusqu’ici sans conséquences, mais ce variant britannique est surveillé de près. Plusieurs cas ont en effet été repérés dans l’Hexagone. Si ce nouveau variant est pris très au sérieux, c’est parce que sa forte contagiosité pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le système de santé. Bien qu’il n’entraîne pas plus de formes graves, il pourrait augmenter le nombre de cas globaux et donc, in fine, le nombre de cas graves et d’hospitalisations.
L’épidémiologiste et membre du comité scientifique Arnaud Fontanet a expliqué que cette nouvelle souche existe depuis le mois de septembre au Royaume-Uni, mais qu’elle n’est devenue réellement épidémique qu’à partir de décembre. Il faut donc s’attendre à un effet à retardement en France également. Par ailleurs, les voyages et déplacements à l’étranger sont limités pendant la période de covid-19 pour réduire le risque de propagation. Plusieurs mesures, comme la présentation d’un test de dépistage négatif avant de partir et au retour, ont également été mises en place pour renforcer la prévention.
Le vaccin reste-t-il efficace face à ces mutations de la covid-19 ?
Pour le moment, l’efficacité des vaccins de Pfizer et BioNTech, qui est le premier vaccin autorisé en Europe, n’a pas été remise en cause avec le variant britannique. Dans un communiqué de presse publié le 8 janvier, les laboratoires présentent les résultats d’une étude montrant que leur vaccin est efficace contre une des mutations communes aux deux nouveaux variants et jouant un rôle dans la fixation de la protéine du virus sur les cellules. En revanche, l’étude n’indique pas si le vaccin reste efficace à 100 % contre ces nouveaux variants.
Par ailleurs, les laboratoires de Pfizer et BioNTech ont affirmé pouvoir livrer un nouveau vaccin en six semaines pour répondre aux mutations de la covid-19 si leur vaccin s’avérait moins efficace.
Pendant combien de jours la contagion à la covid-19 est-elle possible ?
À partir de quand est-on contagieux, avant l’apparition des symptômes ?
Lorsqu’une personne attrape le coronavirus, la période de contagion commence en moyenne 2 jours avant l’apparition des symptômes. Le délai entre la contamination et l’apparition des symptômes de la covid-19 (période d’incubation) peut varier entre 3 à 14 jours, période où le risque de contagion est donc possible.
Pendant l’incubation le risque de contagion est élevé car les personnes atteintes ne savent pas qu’elles sont porteuses du coronavirus. Elles peuvent donc contaminer d’autres personnes par contact à leur insu étant donné qu’on est moins vigilant si on ne sait pas qu’on est malade.
Combien de temps est-on contagieux pendant la durée des symptômes ?
En moyenne, le pic de contagion des personnes atteintes de la covid-19 se situe entre le 1er et le 5e jour suivant l’apparition des symptômes du virus. Cependant, la contagion du coronavirus est également possible avant, pendant la période d’incubation (lorsqu’on est infecté mais qu’on ne présente pas de symptômes).
Par ailleurs, la contagiosité du virus peut varier selon les cas. Pour certains, la durée de la période de contagion de la covid-19 est plus longue, surtout si leurs symptômes persistent notamment avec une toux et une fièvre persistante.
Bon à savoir : certains symptômes de la covid-19 peuvent faire penser à une allergie saisonnière (toux, nez qui coule, conjonctivite). Si vous n’êtes normalement pas allergique, il est préférable de vous isoler et de vous faire dépister.
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Est-on toujours contagieux après avoir eu des symptômes ?
La période de contagion du coronavirus ne s’arrête pas forcément tout de suite après la guérison. Après cette période, le virus peut toujours être présent, mais en résidu et le risque de contamination est beaucoup moindre.
Si vous avez des symptômes ou êtes positif à la covid-19, il est recommandé de s’isoler au moins 10 jours. Si vous avez encore de la fièvre, vous devez attendre 48h après sa disparition pour sortir d’isolement. Pour les cas contact sans symptômes, la durée d’isolement est de 7 jours minimum. Les personnes asymptomatiques développant des symptômes doivent s’isoler 10 jours supplémentaires à compter de leur apparition.
À partir de quand cela veut-il dire qu’il n’y a plus du tout de risque de contagion à la covid-19 ? Selon plusieurs études, la charge virale du virus de la covid-19 et le risque de contagion est à son plus haut niveau après le début des symptômes. Cela varie selon la sévérité de l’infection :
- Pour les formes légères à modérées du coronavirus, après 7 jours, le risque de contagion est beaucoup plus faible. Par ailleurs, les symptômes persistent rarement au-delà, sauf certains comme la fatigue liée à la maladie, la perte d’odorat ou de goût liée à la covid-19.
- Les personnes qui présentent toujours des symptômes ou présentent une forme grave avec hospitalisation sont en moyenne contagieuse pendant 7 à 14 jours.
- Pour les personnes hospitalisées et mises en soins intensifs, la période de contagion est en moyenne de 14 jours, ou plus, après l’apparition des symptômes du coronavirus.
Bon à savoir : la perte d’odorat ou la perte du goût n’est pas définitive. Les facultés sensorielles finissent par revenir, même si cela peut prendre du temps.
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Pendant combien de temps les personnes qui n’ont pas de symptômes sont-elles contagieuses ?
Le risque de contagion du coronavirus par les personnes atteintes mais asymptomatiques (sans symptômes) est difficile à évaluer. Les études actuelles ne permettent pas d’établir sur quelle durée le virus peut se transmettre via ces personnes. De manière générale, on estime que les personnes testées positives représentent un plus grand risque durant les 7 à 10 premiers jours qui suivent la contamination.
Les personnes sans symptômes représentent donc un risque important de contagion du coronavirus car elles ne savent pas qu’elles sont malades. Les études montrent qu’elles ont tout de même moins de chance de transmettre le virus par l’expulsion de gouttelettes car elles ne toussent pas. La transmission reste néanmoins possible notamment par les mains ou après un contact rapproché (ex : embrassades, absence de gestes barrières…).
Covid-19 : quels sont les risques de contagion après contact ?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une personne atteinte de la Covid-19, avec ou sans symptômes, infecte en moyenne 3 autres personnes. Si vous avez eu un contact avec une personne contaminée, vous avez donc été exposée au risque de l’attraper.
Plus le contact est long et rapproché, plus les chances de contamination sont élevées. On est estime que le risque de contagion devient très élevé si vous avez eu un contact de plus de 15 minutes et à moins d’1 mètre de distance avec une personne infectée d’autant plus que si vous et/ou la personne contaminée ne portiez de masque.
Les lieux de contamination les plus fréquents
Les environnements de contaminations ont récemment fait l’objet d’une étude par questionnaire avec 30 000 volontaires. Certains ne savent pas où ils ont été contaminés (35 % des participants), 65 % savent ou pensent savoir où ils ont été contaminés, dont 44 % connaissent la personne qui les a infectés. À travers les réponses de ceux qui ont une idée de l’origine de la contamination, les chercheurs ont pu identifier les principales sources de contamination :
- 35 % des personnes infectées l’ont été dans leur propre foyer ;
- 21,5 % l’ont été par un membre de leur famille ;
- 18,7 % pensent avoir été contaminé en milieu professionnel ;
- 13,5 % ont été infectés dans le cercle amical.
Quels sont les risques de contagion avec sa famille pendant les fêtes ?
Le risque de contagion au coronavirus avec sa famille lors des fêtes suscite des inquiétudes et peut être facteur de stress, non sans raison. Plus de 56 % des contaminations auraient lieu dans le foyer ou avec un membre de sa famille, comme le soulignent les résultats de l’enquête citée plus haut. À l’approche des fêtes de fin d’année, est-il raisonnable de voir sa famille ? Peut-on le faire en toute sécurité ?
Voici quelques conseils pour vous aider à profiter des moments de convivialité en famille en limitant le risque de contamination :
- ne pas inviter plus de 6 adultes lors de vos réunions ou repas ;
- maintenir une distance de plus d’un mètre entre chaque convive ;
- aérer régulièrement le domicile ;
- préparer des bouchées individuelles ou de verrines pour l’apéritif ;
- porter votre masque sauf lorsque vous mangez ;
- ne pas faire (on reste sur le versant infinitif des exemples de conseils) ;
- laisser du gel hydroalcoolique à disposition.
Si vous avez un cas contact dans votre famille, et surtout chez vous, cette personne doit s’isoler en restant dans une pièce séparée pendant une semaine minimum et faire immédiatement un test de dépistage nasopharyngé (PCR) ou un test antigénique. Par ailleurs :
- si vous n’êtes pas un cas contact direct, ou êtes un cas contact de cas contact, vous n’avez pas besoin de respecter cette période d’isolement ;
- en revanche, s’il s’avère que ce proche est positif à la covid-19, vous devez à votre tour vous confiner et passer un test de dépistage PCR pour sortir d’isolement.
Risque de contagion après un contact en extérieur
La covid-19 peut se transmettre par l’air mais il semble que le risque de contagion soit bien plus élevé en intérieur qu’en extérieur. Plusieurs études ont étudié des cas confirmés de covid-19 et les environnements où les contaminations ont eu lieu.
Une étude chinoise publiée en avril 2020 a étudié plusieurs centaines de foyers de contaminations, et a observé que la grande majorité était dans des lieux fermés. L’étude a conclu que le partage d’un espace clos était un risque majeur de contamination. es gouttelettes que nous projetons en respirant ou en toussant peuvent rester en suspens dans l’air, mais cela semble insuffisant pour contaminer une personne seulement en la croisant.
Néanmoins, une autre étude relativise ce constat car le contexte peut influer sur ce risque. Cependant, dans les lieux bondés à l’extérieur où les personnes circulent, ne peuvent pas respecter la distanciation physique, parlent ou encore chantent, le risque est plus élevé. Selon cette étude, sur 25 000 contaminations étudiées, 6 % se sont déroulées en extérieur, notamment dans des fêtes, des concerts ou dans un contexte sportif.
Je suis cas contact : suis-je contagieux ?
Si vous êtes identifié comme cas contact d’une personne qui a été diagnostiquée positive à la covid-19, vous présentez un risque de contagion. Si vous avez eu un contact rapproché et sans mesure de protection efficace, qui plus est en espace clos, les chances sont plus élevées. Par ailleurs, vous pouvez être porteur sain du virus, c’est-à-dire être infecté sans présenter de symptômes, ou tout simplement être encore dans la période d’incubation.
Si vous êtes cas contact à risque, vous devez vous isoler durant 7 jours minimum au moindre soupçon de contamination et réaliser un test de dépistage immédiatement.
Cette période d’isolation est indispensable pour prévenir de futures contaminations. Si vous avez des symptômes du coronavirus, vous pouvez téléconsulter un médecin. Toutes les consultations vidéo liées au coronavirus sont remboursable comme au cabinet par l’Assurance Maladie.
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La contagion du virus de la covid-19 se fait principalement de deux manières :
- par la projection de gouttelettes, parfois invisibles, lorsque l’on parle, tousse ou éternue ;
- par les mains non lavées et contaminées par les gouttelettes notamment après s’être mouché ou touché le visage.
Lors d’un contact rapproché avec une personne contaminée, on peut recevoir ces projections. Cela peut également se produire si l’on sert la main à quelqu’un ou que l’on touche un objet qu’elle a touché, puis que nous portons nos mains au visage.
Le port du masque généralisé et l’utilisation du gel hydroalcoolique, ainsi que le lavage des mains au savon, peuvent prévenir ces contaminations. Il est conseillé de changer son masque chirurgical toutes les 4 heures (il est toutefois lavable jusqu’à 20 fois) et d’éviter de le toucher sur sa face externe potentiellement contaminée.
Est-ce que la contagion peut se faire par l’air ?
Une lettre adressée à l’OMS par 239 scientifiques a fait état de ce que l’on sait du risque de contagion de la covid-19 par l’air. D’après eux, la plupart des contaminations se déroulent en milieu clos, non ventilés même lorsqu’il n’y a pas de projection directe de gouttelettes. Si ce mode de transmission est donc possible, il est moins fréquent que celui par projection directe ou par les mains. Suite à ce constat, il est tout de même recommandé d’aérer en ouvrant les fenêtres fréquemment pour renouveler l’air, de porter son masque en milieu clos voire d’utiliser un climatiseur.
Est-ce que la contagion est possible en extérieur ?
Comme expliqué plus haut, une contamination en extérieur est tout à fait possible, même si cela est moins probable qu’en intérieur. Tout dépend du contexte. Selon un chercheur de l’université Canterbury Christ Church au Royaume-Uni, dans une étude portant sur 25 000 cas, presque aucun n’a été contaminé dans le contexte d’activité du quotidien en extérieur, comme aller sur un marché. Mais dans le contexte où il y a du brassage de population et de la circulation, avec des contacts rapprochés entre les personnes, le risque augmente.
Selon une autre chercheuse de Virginia Tech, Linsey Marr, le masque est recommandé dans les lieux où il y a beaucoup de passages, car même si le risque est faible, il est toujours présent. Selon elle, on peut inhaler l’air expiré par une personne contaminée, ce qui peut nous exposer.
Est-ce que la maladie de la covid-19 se transmet par l’eau ?
Selon les dernières données disponibles, il n’y a à ce jour aucune contamination à la covid-19 par l’eau. Le virus ne semble pas survivre dans l’eau. À la piscine, par exemple, il y a tellement de produits pour nettoyer l’eau qu’il semble peu probable qu’une contamination vienne de là. Elle résulterait plutôt du contact rapproché avec d’autres personnes.
Foire aux questions
La contagiosité du covid-19 varie selon les périodes. Une personne contamine en moyenne entre 1,5 et 3 personnes (sans l’adoption des gestes barrières). En France, on ne parle pas de taux de contagion au coronavirus mais plus du taux de positivité. Il s’agit du nombre de personnes testées positives au coronavirus (test PCR et antigénique) pour la première fois en 60 jours, rapporté au nombre total de personnes testées sur la même période. À mi-décembre, le taux de positivité se situe autour de 15 % selon les données de Santé Publique France. Ce taux est considéré comme élevé.
La période d’incubation du coronavirus se situe en moyenne entre 3 et 5 jours, cependant cela peut aller jusqu’à 14 jours.