Arrêt de travail : tout savoir sur les démarches, droits et indemnités
Un arrêt de travail peut être nécessaire à un moment au cours de la vie professionnelle, que ce soit pour une maladie somatique ou psychique, ou pour un accident ou une maladie professionnelle. Le certificat d’arrêt de travail est réalisé lors d’une consultation et est un acte médical. Les démarches à suivre et les droits qui y sont associés restent souvent source de questionnements. Délais, indemnisations, obligations : cet article fait le point sur tout ce qu’il faut savoir concernant l’arrêt de travail et comment garantir ses droits.
- Qu’est-ce qu’un arrêt de travail ?
- Dans quel cas un arrêt de travail est-il prescrit ?
- Les démarches à effectuer pour un arrêt de travail
- Arrêt de travail en ligne : modalités de prescription
- Vos droits et obligations pendant l’arrêt de travail
- Le salaire pendant l’arrêt de travail
- Les cas particuliers d’arrêt de travail
- La reprise du travail
- La prévention et le bien-être au travail
- Foire aux questions
Qu’est-ce qu’un arrêt de travail ?
Définition et cadre légal
L’arrêt de travail est un certificat médical officiel prescrit par un médecin attestant de l’incapacité temporaire d’une personne à exercer son activité professionnelle. Ce document, également appelé certificat d’arrêt de travail, permet au patient de s’absenter légalement de son travail tout en bénéficiant d’une protection sociale et d’un maintien partiel de ses revenus.
Le Code du travail et le Code de la sécurité sociale encadrent strictement les conditions de prescription et d’utilisation des arrêts de travail. Cette réglementation vise à protéger à la fois les droits du salarié et les intérêts de l’employeur, tout en garantissant une utilisation justifiée de ce dispositif de protection sociale.
Différence entre arrêt maladie et arrêt de travail
Bien que souvent utilisés de manière interchangeable, ces deux termes présentent des nuances. L’arrêt de travail est un terme générique qui englobe différentes situations médicales nécessitant une interruption temporaire de l’activité professionnelle. L’arrêt maladie, quant à lui, désigne spécifiquement un arrêt de travail prescrit pour cause de maladie.
D’autres types d’arrêts de travail existent, comme l‘arrêt pour accident du travail ou l’arrêt pour maladie professionnelle, chacun ayant ses propres modalités d’indemnisation et de prise en charge.
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Le mot de l’équipe médicale de Qare
“L’arrêt de travail est bien plus qu’une simple formalité, il s’agit d’un certificat médical attestant de l’incompatibilité de votre état de santé avec une activité professionnelle. Les modalités de délivrance et de rédaction des arrêts de travail sont très encadrées, et des durées d’arrêts conseillés sont préconisées par les instances telles que la sécurité sociale ou la HAS.”
Dans quel cas un arrêt de travail est-il prescrit ?
Les motifs médicaux justifiant un arrêt
Un arrêt de travail peut être prescrit dans plusieurs situations médicales où l’état de santé du patient est incompatible avec la poursuite de son activité professionnelle. Les motifs les plus fréquents incluent :
- Les maladies aiguës (grippe, gastro-entérite sévère, cystite aigüe, rhinopharyngite, intoxication alimentaire)
- Les accidents de la vie courante
- Les interventions chirurgicales et leurs suites
- Les troubles psychologiques nécessitant du repos (dépression, épisode d’anxiété sévère, trouble anxieux généralisé…)
Le médecin évalue la nécessité d’un arrêt de travail en fonction de plusieurs critères : la nature de la pathologie, sa gravité, les contraintes professionnelles du patient et les risques potentiels liés à la poursuite de l’activité.
Les situations professionnelles concernées
L’évaluation de la nécessité d’un arrêt de travail prend en compte le contexte professionnel du patient. Un même problème de santé peut justifier ou non un arrêt selon le type d’activité exercée. Par exemple, une entorse à la cheville pourra nécessiter un arrêt plus long pour un ouvrier que pour un employé de bureau.
Le médecin considère notamment la nature physique ou sédentaire du poste, les risques liés à l’environnement de travail et les responsabilités du salarié. Cette évaluation personnalisée permet d’adapter la durée de l’arrêt aux besoins spécifiques du patient.
Les démarches à effectuer pour un arrêt de travail
Les délais à respecter
La transmission de l’arrêt de travail à votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) doit suivre un calendrier précis. Le patient dispose de 48 heures pour envoyer les volets de son arrêt de travail aux organismes concernés. Le volet 1 et 2 doivent être adressés à la Sécurité sociale, tandis que le volet 3 est destiné à l’employeur.
Il est crucial de respecter ce délai de 48 heures pour éviter toute sanction financière. En cas de retard, l’Assurance Maladie peut réduire le montant des indemnités journalières de 50% pour la période comprise entre la date de prescription et la date d’envoi.
Les documents à fournir
Pour que votre arrêt de travail soit correctement pris en charge, vous devez fournir plusieurs documents essentiels. L’avis d’arrêt de travail comporte trois volets distincts, chacun ayant une destination spécifique :
- Les volets 1 et 2 : destinés à l’Assurance Maladie
- Le volet 3 : à transmettre à votre employeur
- Les justificatifs complémentaires éventuels
Arrêt de travail en ligne : modalités de prescription
Arrêt de travail en téléconsultation
En l’absence de votre médecin traitant, il est possible de réaliser une téléconsultation. Selon la pathologie, et si le médecin le juge nécessaire, un arrêt de travail peut vous être rédigé sous certaines conditions.
La téléconsultation s’est particulièrement développée depuis la crise sanitaire, offrant une solution pratique pour les patients ne pouvant, par exemple, pas se déplacer. Le médecin évalue la situation lors d’une consultation vidéo et peut, si nécessaire, prescrire un arrêt de travail dématérialisé.
La prescription d’un arrêt de travail en téléconsultation suit un processus spécifique et est encadré d’un point de vue réglementaire. Lors de la consultation vidéo, le médecin procède à un interrogatoire détaillé et peut demander des éléments visuels complémentaires pour affiner son diagnostic. Une fois la décision prise, l’arrêt de travail vous est transmis de manière sécurisée via la plateforme de téléconsultation dans votre espace patient.
Les conditions et limites de prescription
Depuis le 1er janvier 2024, la prescription d’un arrêt de travail en téléconsultation est encadrée par des règles spécifiques. La durée maximale autorisée est de trois jours, sauf exceptions notables :
La prescription peut dépasser trois jours si :
- Elle est réalisée par le médecin traitant
- Elle constitue une prolongation justifiée
- Le patient démontre l’impossibilité de consulter en présentiel
Il est important de noter que certaines situations nécessitent obligatoirement une consultation en présentiel. C’est notamment le cas pour :
- Les premières prescriptions d’arrêt de travail pour une pathologie chronique
- Les arrêts de travail liés à un accident du travail
- Les situations où un examen physique est indispensable au diagnostic
En cas de besoin, vous pouvez téléconsulter un médecin dès aujourd’hui En cas d'indisponibilité de votre médecin traitant, vous pouvez téléconsulter un médecin qui évaluera votre état et vous orientera et vous prescrira un traitement si nécessaire.
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Vos droits et obligations pendant l’arrêt de travail
Les sorties autorisées
Pendant votre arrêt de travail, vous devez respecter les heures de présence à votre domicile indiquées par votre médecin. En règle générale, vous devez être présent de 9h à 11h et de 14h à 16h, sauf autorisation médicale spécifique. Ces horaires permettent la réalisation d’éventuels contrôles médicaux.
Les contrôles médicaux
Des contrôles peuvent être effectués à l’initiative de l’Assurance Maladie ou de votre employeur. Ces visites visent à vérifier que votre état de santé justifie bien votre arrêt de travail. Le médecin contrôleur évalue votre situation et peut, le cas échéant, préconiser une reprise du travail.
Le salaire pendant l’arrêt de travail
L’Assurance Maladie verse des indemnités journalières pour compenser partiellement la perte de salaire. Le montant est calculé sur la base de votre salaire brut des 3 derniers mois, dans la limite de 1,8 fois le SMIC mensuel. Un délai de carence de trois jours s’applique généralement avant le début du versement des indemnités.
Le maintien de salaire par l’employeur
En complément des indemnités journalières, votre employeur peut être tenu de maintenir partiellement votre salaire, selon les dispositions de votre convention collective ou de votre contrat de travail. Ce maintien de salaire permet souvent de compenser la différence entre les indemnités journalières et votre salaire habituel.
Les cas particuliers d’arrêt de travail
Le temps partiel thérapeutique
Le temps partiel thérapeutique, également appelé reprise de travail léger, permet une reprise progressive de l’activité professionnelle après un arrêt de travail. Ce dispositif est particulièrement adapté aux situations nécessitant une réadaptation progressive au travail.
La mise en place d’un temps partiel thérapeutique nécessite l’accord de trois parties :
- Le médecin traitant qui le prescrit
- Le médecin du travail qui évalue sa faisabilité
- L’employeur qui valide l’organisation du temps de travail
Pendant cette période, vous percevez :
- Votre salaire proportionnel aux heures travaillées
- Des indemnités journalières complémentaires de l’Assurance Maladie
La durée du temps partiel thérapeutique est adaptée à chaque situation. Elle peut être prolongée si nécessaire, avec une réévaluation régulière par le médecin traitant et le médecin du travail.
La prolongation d’arrêt de travail
La prolongation d’un arrêt de travail obéit à des règles spécifiques qu’il est essentiel de connaître pour maintenir ses droits. Elle doit être prescrite avant la fin de l’arrêt initial pour éviter toute interruption dans le versement des indemnités journalières.
Seuls certains médecins sont habilités à prescrire une prolongation :
- Le médecin traitant
- Le médecin ayant prescrit l’arrêt initial
- Le médecin spécialiste consulté à la demande du médecin traitant
La demande de prolongation nécessite une nouvelle évaluation médicale approfondie. Le médecin doit notamment :
- Vérifier l’évolution de votre état de santé
- Évaluer la nécessité de poursuivre l’arrêt
- Déterminer la durée optimale de prolongation
Si la prolongation est prescrite par un autre médecin que ceux mentionnés ci-dessus, vous devrez justifier l’impossibilité de consulter les médecins autorisés. Cette justification doit être transmise à votre caisse d’Assurance Maladie avec la prolongation.
Pour les arrêts de longue durée (plus de 6 mois), une validation du médecin conseil de l’Assurance Maladie peut être nécessaire. Il pourra vous convoquer pour un examen médical avant d’autoriser la poursuite du versement des indemnités journalières.
La reprise du travail
Les conditions de reprise
La reprise du travail peut s’effectuer à la fin de l’arrêt initial ou de manière anticipée si votre état de santé le permet. Dans ce dernier cas, il est important d’obtenir l’accord de votre médecin et d’en informer votre employeur et l’Assurance Maladie.
La visite de reprise
Une visite médicale de reprise est obligatoire après certains arrêts de travail, notamment ceux dépassant 30 jours. Cette visite, réalisée par le médecin du travail, permet de vérifier votre aptitude à reprendre votre poste et d’identifier d’éventuels aménagements nécessaires.
La prévention et le bien-être au travail
Prévenir l’épuisement professionnel
La prévention des arrêts de travail passe par une attention particulière portée à sa santé physique et mentale. Il est essentiel d’identifier les signes précurseurs de l’épuisement professionnel et d’adopter des mesures préventives adaptées.
Maintenir une bonne santé au travail
Une bonne hygiène de vie au travail contribue à prévenir les arrêts de travail. Cela inclut l’adoption de bonnes postures, la gestion du stress et le respect des temps de repos. L’employeur joue également un rôle crucial dans la mise en place de conditions de travail favorables à la santé des salariés.
Foire aux questions
Comment ça marche l’arrêt de travail ?
L’arrêt de travail est prescrit par un médecin lorsque votre état de santé nécessite une interruption temporaire de votre activité professionnelle. Vous devez transmettre les volets correspondants à la Sécurité sociale et à votre employeur dans un délai de 48 heures.
Est-ce que je perds du salaire en arrêt maladie ?
En arrêt maladie, vous percevez des indemnités journalières de la Sécurité sociale correspondant à environ 50% de votre salaire journalier de base. Votre employeur peut compléter ce montant selon votre convention collective ou votre contrat de travail.
Quelle est la différence entre un arrêt maladie et un arrêt de travail ?
L’arrêt maladie est un type spécifique d’arrêt de travail prescrit pour raison médicale. L’arrêt de travail est un terme plus général qui peut également inclure les accidents du travail ou les maladies professionnelles.
Puis-je envoyer mon arrêt de travail après 48h ?
Il est possible d’envoyer un arrêt de travail après le délai de 48h, mais cela peut entraîner une réduction de 50% de vos indemnités journalières pour la période entre la prescription et l’envoi, sauf en cas d’hospitalisation ou de force majeure justifiée.