Alcoolisme : symptômes, diagnostic et traitements pour arrêter l’alcool

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L’alcoolisme est un problème de santé majeur touchant 1,5 millions de personnes en France. Certaines tendances, comme le binge drinking, poussent à l’abus d’alcool, pourtant, un consommation excessive régulière entraîne une dépendance pouvant affecter la santé mentale et sur le long terme provoquer des maladies graves. Quels sont les premiers signes ? A partir de combien de verres d’alcool parle-t-on de consommation à risque ? Comment faire pour arrêter l’alcool ? Que vous soyez concerné directement ou que vous cherchiez à aider un proche, comprendre les mécanismes menant à la dépendance est une première étape cruciale vers la guérison.

Qu’est-ce que l’alcoolisme ?

L’alcoolisme, également appelé alcoolodépendance, est une addiction qui se défini par une incapacité à contrôler sa consommation d’alcool malgré les conséquences négatives sur la santé. Ce n’est donc pas le nombre de verres consommés qui définit l’alcoolisme.

L’alcoolodépendance est avérée lorsque la consommation de boissons alcoolisées prend le pas sur les autres comportements auparavant prédominants chez une personne. Le désir de boire de l’alcool devient irrépressible et doit être assouvi au mépris de toute autre considération. Ce mécanisme entraîne des risques importants pour la santé et la vie sociale.

Cette dépendance peut se manifester de différentes façons. La consommation régulière et abusive peut parfois être masquée par des comportements socialement acceptés, comme boire lors des repas, entre amis, ou lors d’occasions festives.

Selon l’OMS, en 2019, 7 % de la population mondiale âgée de 15 ans et plus présentaient des troubles liés à la consommation d’alcool.

Le mot de l’équipe médicale de Qare
“Il n’y a pas de consommation d’alcool sans risque. Une valeur repère est établie chez l’adulte, à 10 verres d’alcool standard maximum par semaine, et sans dépasser 2 verres standard par jour. Un verre standard contient 10 grammes d’alcool pur. Pendant la grossesse et l’allaitement, l’alcool est contre-indiqué.
Si vous avez du mal à limiter votre consommation d’alcool, parlez-en avec votre médecin traitant. Il pourra faire un bilan du retentissement de l’alcool sur votre santé physique et mentale, et vous accompagnera pour réduire, puis arrêter l’alcool définitivement.”

Symptômes et Signes de l’Alcoolisme

En France, il est commun d’entendre qu’un verre de vin de temps en temps ne fait pas de mal. Dans ce contexte sociétal, il est d’autant plus important de savoir identifier les signes d’un alcoolisme avéré.

Symptômes physiques

Les symptômes physiques incluent :

Symptômes psychologiques

Sur le plan psychologique, l’alcoolisme peut provoquer :

Ces symptômes sont souvent exacerbés par une consommation régulière d’alcool, créant un cercle vicieux où l’alcool est utilisé pour soulager ces troubles.

Signes comportementaux

L’alcoolisme entraîne des changements de comportement notables. Les personnes concernées peuvent :

  • Être irritable,
  • Devenir impulsifs,
  • faire preuve d’agressivité,
  • s’isoler socialement,
  • éprouver des difficultés à maintenir des relations stables.

Sur le plan professionnel, l’alcoolodépendance peut conduire à :

  • une baisse de productivité,
  • des absences fréquentes,
  • des conflits avec des collègues ou des supérieurs.

Cette dégradation des relations personnelles et professionnelles peut aggraver le sentiment de solitude et d’incompréhension, poussant certains à consommer plus d’alcool.

Les Différentes formes d’alcoolisme

Il existe plusieurs formes de dépendance à l’alcool, chacune ayant ses spécificités et nécessitant une approche de traitement adaptée.

Alcoolisme fonctionnel

Les individus parviennent à maintenir une vie professionnelle et sociale apparemment normale. Cependant, ils consomment de l’alcool de manière régulière et souvent en grande quantité.

Cette forme d’alcoolisme est particulièrement dangereuse car elle peut passer inaperçue pendant longtemps, retardant ainsi la prise de conscience et la recherche d’aide.

On peut y inclure ce que l’on nomme “l’alcoolisme mondain” ou “convivial”. Dans ce cas, cette consommation est liée aux interactions sociales. Les personnes concernées consomment de l’alcool de façon automatique lors de réceptions, d’événements professionnels, ou de réunions entre amis.

Cette consommation régulière est particulièrement dangereuse car socialement acceptée en France, particulièrement le vin qui est associé à la culture française. Pour autant, l’usage social peut masquer une dépendance.

Alcoolisme chronique

Il s’agit du stade avancé de la dépendance à l’alcool. Les personnes atteintes ressentent un besoin constant de boire et souffrent souvent de symptômes de sevrage lorsqu’elles essaient d’arrêter.

À ce stade, l’alcool devient central dans la vie de la personne, souvent au détriment de sa santé, de ses relations, et de ses responsabilités.

Alcoolisme et grossesse : le syndrome d’alcoolisation fœtal

Le syndrome d’alcoolisation fœtal est lié à l’exposition in utéro du foetus à l’alcool, du fait de la consommation d’alcool chez la femme pendant la grossesse. Les enfants exposés à l’alcool in utero peuvent souffrir de symptômes variés allant de retards de développement, de troubles de la mémoire ou du comportement, à un syndrome d’alcoolisation foetal complet.

Il est crucial de supprimer la consommation d’alcool pendant la grossesse pour prévenir ces effets dévastateurs sur la santé de l’enfant à venir.

Conséquences de l’Alcoolisme

Les conséquences sont multiples et touchent divers aspects de la vie d’une personne.

Impacts sur la santé physique

L’éthanol, principal composant des boissons alcoolisées, peut endommager le foie, menant à des maladies comme la cirrhose.

La consommation d’alcool sur le long terme augmente également le risque de développer un cancer, notamment du foie, de l’œsophage et du sein chez les femmes.

Depuis 1988, l’OMS a classé l’alcool comme une molécule cancérigène avérée.

Les personnes alcoolodépendantes peuvent également souffrir de troubles cardiaques et d’hypertension, augmentant le risque d’accidents vasculaires cérébraux.

La consommation excessive d’alcool peut également affaiblir le système immunitaire, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections.

En France, l’alcoolisation est l’une des principales causes de mortalité évitable, engendrant entre 33 000 et 49 000 décès par an.

Impacts sur la santé mentale

Bien que sur l’instant, l’alcool provoque un sentiment de détente, en réalité, il s’agit d’une substance dépressogène.

L’alcool peut aggraver ou développer des troubles mentaux existants, comme la dépression, l’anxiété et les troubles du sommeil, et peut également engendrer d’autres addictions, comme l’addiction au tabac.

Les troubles cognitifs, tels que des problèmes de mémoire et de concentration, sont également fréquents et peuvent apparaître chez les personnes alcoolodépendantes.

Conséquences sociales et relationnelles

Les problèmes d’alcool peuvent mener à des conflits familiaux, à une perte d’emploi, une instabilité financière et à des difficultés à maintenir des relations amicales et amoureuses.

Ces conséquences sociales augmentent le sentiment de solitude et peuvent renforcer le cycle de dépendance.

Tests et Évaluations en cas de suspicion d’Alcoolisme

Pour évaluer sa consommation d’alcool, plusieurs méthodes et outils sont disponibles.

Comment évaluer son taux d’alcoolémie

Mesurer le taux d’alcoolémie est essentiel pour comprendre l’impact de la consommation d’alcool sur l’organisme.

Les éthylotests, disponibles en pharmacie, permettent de mesurer la concentration d’alcool dans le sang. Il est important de se rappeler que le taux d’alcool atteint son pic environ 1 heure après la consommation, en particulier après un repas.

Tests d’évaluation de la consommation d’alcool

Des questionnaires, tels que le test AUDIT ou le CAGE permettent d’évaluer le niveau de consommation et de risque de dépendance à l’alcool. Ces tests aident à identifier les comportements à risque et à déterminer si une personne pourrait bénéficier d’une intervention. Ils peuvent être réalisés lorsque l’on consulte au sujet de sa consommation d’alcool avec son médecin traitant.

Signes indiquant une consommation à risque

Une consommation à risque est définie comme dépassant les valeurs repères de consommation comme suit :

  • une consommation régulière de plus de dix verres standards d’alcool par semaine,
  • avec une consommation d’au moins deux verres par jour quelque soit le sexe.

Les signes d’une consommation à risque incluent :

  • le besoin de boire pour se sentir bien,
  • l’habitude de boire seul,
  • le fait de ressentir de l’anxiété à l’idée de manquer d’alcool.

Alcoolisme : le diagnostic d’Alcoolodépendance

Le diagnostic repose sur l’évaluation de la consommation d’alcool et des symptômes associés. Lorsqu’une personne consulte un médecin pour ce motif, le professionnel de santé utilise des tests standardisés, tels que le CAGE ou l’AUDIT, pour identifier les comportements à risque et la dépendance.

Une analyse de sang peut également être réalisée pour mesurer les marqueurs biologiques de consommation excessive, tels que les gamma GT, qui sont souvent élevés chez les personnes alcoolodépendantes.

Un diagnostic précoce est essentiel pour prévenir les complications et mettre en place un traitement approprié.

Arrêter l’alcool : la phase de sevrage alcoolique

Le sevrage alcoolique est une étape cruciale pour les personnes souffrant d’alcoolodépendance. C’est un processus qui nécessite une préparation et un accompagnement adéquats pour minimiser les risques de rechute et gérer les symptômes de manque.

Comment se passe un sevrage alcoolique ?

Le sevrage alcoolique peut se dérouler en milieu hospitalier ou en ambulatoire, en fonction de la sévérité de la dépendance et de l’environnement du patient.

Le sevrage est souvent conseillé lorsque la personne alcoolodépendante qui consulte exprime le désir de réduire ou de cesser sa consommation. Le processus commence par une prise de conscience de la dépendance et est généralement programmé pour s’inscrire dans un projet de vie plus global.

Pendant le sevrage, le patient peut éprouver des symptômes de manque, tels que l’anxiété, des tremblements, des nausées, et dans certains cas, des hallucinations.

Ces symptômes durent généralement moins d’une semaine, mais peuvent être difficiles à gérer sans soutien médical. Le sevrage peut être accompagné de troubles dépressifs, qui nécessitent une attention particulière sans pour autant recourir immédiatement à des antidépresseurs.

Les traitements associés

Le traitement pendant le sevrage inclut souvent l’utilisation de médicaments anxiolytiques à longue durée d’action pour aider à surmonter les symptômes de manque. Des vitamines B1 et B6 sont également prescrites pour compenser les carences nutritionnelles associées.

Le baclofène, bien que controversé, est parfois utilisé pour réduire le désir irrésistible d’alcool, mais son efficacité et les effets indésirables restent débattues.

Arrêt de l’alcool : l’importance de se faire accompagner

L’accompagnement est une composante essentielle du processus de sevrage et de maintien de l’abstinence. Il permet d’offrir un soutien continu et des ressources pour gérer les défis psychologiques et sociaux associés à l’arrêt de l’alcool.

La psychothérapie

La psychothérapie joue un rôle clé dans le traitement de l’alcoolodépendance. En effet, une prise en charge psychothérapeutique de longue durée est essentielle pour maintenir la motivation et prévenir les rechutes. Elle aide à identifier et à comprendre les déclencheurs émotionnels et environnementaux de la consommation d’alcool.

Des approches telles que la thérapie cognitivo-comportementale sont souvent utilisées pour développer de nouvelles stratégies de gestion du stress et des émotions.

Les associations

Les associations d’entraide, comme les Alcooliques Anonymes, offrent un espace sûr et solidaire pour partager des expériences et obtenir du soutien.

Ces groupes sont composés de personnes qui ont vécu des situations similaires, ce qui permet aux participants de se sentir compris et soutenus. Chaque membre est généralement associé à un “sponsor”, un “ancien buveur” qui est disponible à tout moment pour offrir des conseils et un soutien émotionnel.

Cette interaction régulière et personnelle est cruciale pour aider les individus à naviguer dans les moments difficiles et à renforcer leur engagement envers l’abstinence.

Bienfaits de l’Arrêt de l’Alcool

L’arrêt de l’alcool apporte de nombreux bienfaits pour la santé physique et mentale.

Une meilleure santé physique

Cesser de consommer de l’alcool améliore la qualité du sommeil, réduit la fatigue, et favorise la perte de poids. Le foie, qui est fortement sollicité par l’alcool, a également la possibilité de se régénérer (selon l’état de votre foie), réduisant ainsi le risque de cirrhose et d’autres maladies hépatiques.

Une augmentation du bien-être mental

L’arrêt de l’alcool peut améliorer l’humeur, augmenter la concentration, et réduire l’anxiété. Les personnes qui arrêtent de boire rapportent souvent une amélioration significative de leur qualité de vie et de leur bien-être général.

Foire aux Questions

Quel test pour savoir si on est alcoolique ?

Le test AUDIT est couramment utilisé pour évaluer la consommation d’alcool et la dépendance. Il s’agit d’un questionnaire qui aide à déterminer si une personne pourrait bénéficier d’une intervention.

Comment savoir si on est alcoolique ou pas ?

Les signes d’alcoolisme incluent une consommation régulière, un besoin compulsif de boire, et des symptômes de sevrage en l’absence d’alcool.

Comment diagnostiquer l’alcoolisme ?

Lorsque l’on consulte un professionnel de santé, avant de poser son diagnostic celui-ci réalise un examen clinique, un questionnaire, et prescrit un test sanguin pour évaluer l’impact de l’alcool sur l’organisme.

Quelle analyse de sang pour l’alcoolisme ?

Les analyses de sang peuvent mesurer les niveaux de gamma GT, qui sont souvent élevés chez les personnes alcoolodépendantes. D’autres marqueurs incluent les VGM (Volume Globulaire Moyen) et les transaminases.

Quel est le taux de gamma GT d’un alcoolique ?

Un taux de gamma GT supérieur à la normale peut indiquer une consommation excessive d’alcool. Les valeurs normales varient, mais un taux supérieur à 50 UI/L peut être préoccupant et nécessiter une évaluation médicale.