Nos conseils pour venir en aide à un proche en détresse psychologique
Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 24 septembre 2024
Contenu validé par la Direction médicale de Qare.Quels sont les signaux faibles à détecter
Quand un proche change brutalement et durablement de comportement, sans élément déclencheur évident, ce peut être le signe d’une détresse psychologique. Les symptômes les plus fréquents sont : sautes d’humeur, nervosité, pleurs, baisse des performances scolaires ou professionnelles, repli sur soi, troubles du sommeil et/ou de l’alimentation, conduites à risque ou addictives, automutilations…
Quand et comment reconnaître les symptômes
La situation devient préoccupante si les symptômes durent dans le temps et qu’ils ne varient pas en fonction des événements extérieurs (par exemple si la personne ne parvient pas à ressentir d’émotions positives lors d’un événement qui lui fait habituellement plaisir).
De plus, certaines situations de vie particulièrement difficiles sont des facteurs de risque de passage à l’acte suicidaire, comme en cas de deuil, perte d’emploi, séparation, épuisement, difficultés financières, etc.
Enfin, le signal qui doit nous alerter est celui de la personne qui exprime une mauvaise image de soi ou se dévalorise, du type « je ne suis bon.ne à rien ». Parfois, les personnes vont jusqu’à exprimer de façon plus ou moins directe leurs intentions suicidaires : « vous seriez mieux sans moi », « j’ai envie que tout ça s’arrête », « bientôt vous n’entendrez plus parler de moi » …
Que faut-il faire, ou ne pas faire
Parler de suicide à la personne en souffrance ne va pas la pousser au suicide, ni lui donner des idées suicidaires. Cela ne doit pas être un tabou, et il est important de verbaliser. A l’inverse, il est faux de penser qu’une personne qui parle de se suicider ne fait qu’appeler à l’aide, et qu’elle ne va pas passer à l’acte. Il faut donc prendre au sérieux toute intention exprimée.
Il est important d’écouter la personne sans porter de jugement ni vouloir la « psychanalyser » ou lui donner des conseils qui ne doivent relever que d’une prise en charge médicale. Exprimez-lui simplement votre inquiétude, sans banaliser ni culpabiliser. Evitez de faire des promesses que vous ne pourriez pas tenir, comme celle de n’en parler à personne.
L’essentiel est d’avoir une écoute bienveillante et d’amener la personne en souffrance à prendre conscience que des solutions d’aide existent, et si possible de l’accompagner vers ces solutions : rendez-vous avec son médecin traitant, avec un.e psychiatre, passage aux urgences. Le numéro national de prévention du suicide créé en octobre 2021, le 3114, est également une ressource précieuse d’aide et d’information.
Si vous estimez que la situation est grave, ne laissez pas la personne seule. Restez avec elle et/ou contactez des proches, jusqu’à la prise en charge médicale dans un milieu sécurisant.
Enfin, offrir son soutien à un proche et s’impliquer sur le plan émotionnel peut être valorisant, mais aussi épuisant. Pensez donc à respecter vos propres limites et à prendre soin de vous… aussi.