Reprise du Covid : faut-il s’inquiéter ?
Par Barbara Ejenguele · Rédactrice web santé · Mis à jour le 16 mars 2022
Contenu validé par la Direction médicale de Qare.Même si de nombreuses restrictions sanitaires ont été levées lundi 14 mars, le Covid-19 n’a pas totalement disparu. L’épidémie repart même à la hausse. L’équipe médicale de Qare fait le point sur la situation et répond aux questions que vous vous posez.
L’assouplissement des mesures sanitaires est une chose que nous attendions tous depuis longtemps. Plus d’obligation de porter un masque en intérieur, de présenter son pass vaccinal… À peine ces libertés retrouvées, néanmoins, une triste réalité vient quelque peu gâcher la fête : l’épidémie de Covid-19 n’est pas terminée.
Si l’actualité de ces dernières semaines nous en aurait presque fait oublier le virus, les chiffres sont pourtant bien réels. Les contaminations sont de nouveau en hausse. Alors concrètement, qu’est-ce que cela implique ? Qu’en est-il dans les détails ? Voici un élément de réponse.
De quel variant parle-t-on actuellement ?
Le variant Omicron (novembre 2021-janvier 2022) a été à l’origine d’un nombre impressionnant de contaminations. Aujourd’hui, c’est l’un de ses sous-variants, le BA.2 qui est au centre de l’attention.
Également surnommé « Omicron furtif », il serait actuellement majoritaire en France (52% des contaminations), d’après les conclusions d’une enquête flash de Santé publique France.
Si l’on connaît encore très peu de choses sur ce BA.2, il semblerait tout de même que son taux de contagiosité soit plus élevé (de l’ordre de 30 à 50%) que l’autre sous-variant d’Omicron, le BA.1. Une étude danoise parue à la fin du mois de janvier faisait également état d’une « évasion immunitaire » importante. Autrement dit, le BA.2 réduirait la protection des vaccins.
Au niveau des symptômes et des risques de développer des formes graves, aucune différence notable avec le variant Omicron BA.1 n’a été détectée pour le moment. Toutefois, on observe déjà que les patients ayant reçu 3 doses développent des formes peu symptomatiques (voire asymptomatiques) en comparaison avec ceux ayant reçu 2 doses ou moins.
Doit-on craindre une sixième vague ?
C’est une éventualité relayée depuis quelques jours par certains médias et scientifiques. À peine sortie de la cinquième vague, une sixième serait sur le point de déferler sur l’Europe.
Regardons du côté des chiffres. Ces dix derniers jours, le nombre de cas est passé d’environ 52 000 cas journaliers à plus de 65 000. Il est donc clair que l’épidémie repart.
D’une manière logique, la fin du port du masque en intérieur ne devrait pas arranger les choses. Selon une modélisation de l’Institut Pasteur, la transmission pourrait augmenter de 40 à 130%.
L’urgence de ces projections est toutefois à nuancer avec plusieurs points. En effet, les hôpitaux ne se trouvent pas, pour l’heure, dans une situation de tension comme ils ont pu l’être par le passé. Le taux des hospitalisations et des décès est d’ailleurs toujours en baisse (Santé publique France, 10 mars 2022).
À noter également que nous sommes dans la dernière quinzaine de l’hiver. Les températures vont donc augmenter et permettre un mode de vie davantage en extérieur qu’en intérieur, avec une diffusion du virus nettement moindre.
Les mesures sanitaires pourraient-elles être rétablies en cas de sixième vague ?
La question se pose déjà, à juste titre. À date, rétablir les mesures sanitaires n’est pas envisagé par le gouvernement et ce, même si les chiffres de contamination sont à la hausse.
Toutefois, il n’est pas exclu que ces mêmes mesures soient de retour en cas de regain trop important de l’épidémie, afin de réduire les cas.
Les gestes barrière, encore et toujours
À titre individuel, et même si les mesures sanitaires sont assouplies, il est toujours fortement recommandé de rester sur ses gardes. Le Covid-19 est toujours présent dans nos vies, il importe donc de continuer à appliquer les gestes barrière. Cela est d’autant plus valable si vous êtes amené à côtoyer des personnes vulnérables et non vaccinées.
Parmi ces gestes barrière, on compte : le port du masque en intérieur par précaution, la réduction des contacts physiques au maximum, s’isoler au moindre doute et se faire tester dans les plus brefs délais, aérer les pièces régulièrement…