L’hiver, une saison plus propice aux coups de blues…
Par L'équipe médicale · Qare · Mis à jour le 20 juin 2024
Contenu validé par la Direction médicale de Qare.La période hivernale est une partie de l’année régulièrement associée à des sentiments de déprime passagers qui peuvent parfois même s’installer. Si nous ne parvenons bien souvent pas à comprendre ce phénomène, le syndrome de dépression saisonnière peut en partie s’expliquer par le fonctionnement de nos rythmes circadiens. Sorte d’horloge interne chez chaque individu, ces rythmes vont par exemple concerner le niveau d’éveil et l’humeur.
L’arrivée de la saison froide et la baisse de la luminosité propre à cette période, modifient notre rythme veille/sommeil et vont ainsi perturber cette horloge qui régule notre bon équilibre (humeur, vigilance, mémoire, niveau d’éveil…). Nous pourrions donc considérer comme naturel cette baisse d’énergie en hiver. De même que la sève des arbres descend dans les racines, la période hivernale est propice au repos. Cependant l’intensité du phénomène est variable selon les individus et peut parfois avoir des conséquences négatives.
Dépression saisonnière et dépression classique : deux phénomènes différents
La dépression classique est une maladie qui se manifeste par des états de tristesse, des idées noires ou encore une grande dévalorisation. Elle est régulièrement associée à une baisse de l’appétit et des troubles du sommeil.
Nous pouvons ici parler d’un état dépressif sévère nécessitant une consultation auprès de son médecin traitant voire ensuite d’un psychiatre.
La dépression saisonnière quant à elle, va se manifester par une augmentation de l’appétit, particulièrement vers des aliments sucrés. Elle va être associée à une sensation de ralentissement et une difficulté pour faire les choses bien que le désir de faire reste présent. Cette baisse d’enthousiasme peut-être liée au ressenti d’une fatigue latente.
Ce manque d’énergie rend difficile la réalisation des activités, et installe généralement un « faux rythme » dans le quotidien. Ces sentiments de pénibilité voire parfois de morosité ne présentent cependant pas de gravité extrême, mais ils peuvent avoir des conséquences importantes dans les interactions conjugales, familiales et/ou professionnelles. Il semblerait donc logique de modifier son rythme et l’intensité de ses activités durant cette période de l’année afin d’évoluer plus sereinement dans son quotidien.
Des facteurs bien souvent associés…
La vitamine D que nous fournit principalement le soleil et qui peut également être trouvée dans l’alimentation, va avoir des incidences sur la régulation des systèmes de stress et de dépression.(1) On suppose donc un lien avec cette vitamine dont nous pourrions être plus facilement carencés en hiver.
Une alimentation irrégulière et la prise de sucres et féculents, particulièrement en deuxième partie de journée, vont potentiellement décaler nos cycles et ainsi perturber l’équilibre de nos systèmes.
Enfin, le stress, s’il n’est pas un facteur direct de la dépression saisonnière, va présenter un terrain favorable à son développement. Conflit relationnel, difficultés au travail,… seront autant de situations fragilisantes qui vont favoriser l’apparition d’un état déprimé.
Réduire, endiguer voire prévenir l’installation de cet état déprimé.
La luminothérapie, à l’aide de lampes spécifiques, peut permettre de traiter en partie ce type de dépression, cependant il semble préférable de privilégier les activités extérieures pour profiter de la lumière naturelle. En effet, même par mauvais temps, la lumière du jour est toujours plus puissante qu’un éclairage artificiel.
Evitez la consommation d’éléments transformés ainsi que les aliments riches en produits laitiers.
Privilégiez une bonne hygiène alimentaire en évitant une alimentation excessive en graisses et en sucres connus pour favoriser voire renforcer les états dépressifs.
Qu’en est-il de ce phénomène chez l’enfant ?
S’il existe peu de recherches s’étant penché sur cette question, ce syndrome également appelé trouble affectif saisonnier se manifesterait plutôt par une certaine forme d’irritabilité chez l’enfant.
Une supplémentation en vitamines D au début de la période hivernale ainsi qu’une activité physique régulière telle qu’une marche de 30 minutes après un déjeuner équilibré vont contribuer à pérenniser l’équilibre des cycles circadiens.
Veillez également à maintenir, voire renforcer un lien social de qualité en évitant autant que possible les environnements générateurs de stress.
N’hésitez surtout pas à évoquer vos difficultés auprès de votre médecin qui évaluera avec vous les carences dont vous pourriez faire preuve et quand cet état se prolonge et que les ressources extérieures sont insuffisantes, consulter un psychologue peut permettre d’aborder ses difficultés avec recul et réfléchir autour de la problématique évoquée.
(1)The vitamin D solution, Dr Mickael F. Holick http://drholick.com/