Fausse couche : un tabou persistant, une souffrance invisible

Par Inès Montenon · Rédactrice web - santé et psychologie · Mis à jour le 15 octobre 2024

Contenu validé par la Direction médicale de Qare.

Souvent reléguée au silence, la fausse couche touche pourtant une femme sur quatre en France. Selon une récente étude menée par Qare et Ipsos, 9 femmes sur 10 souhaitent un meilleur soutien médical et psychologique. Pourtant, la souffrance associée reste largement ignorée, tant dans la sphère privée que dans la société en général, comme le soulignent les résultats de l’étude.

Un sujet encore tabou

Malgré l’ampleur du phénomène, 55 % des Français considèrent la fausse couche comme un sujet tabou, un pourcentage qui grimpe à 62 % chez les femmes qui l’ont personnellement vécue. 

Cet événement, qui touche 200 000 femmes par an en France, a des répercussions aussi bien physiques que psychologiques, affectant non seulement la santé mentale mais aussi la vie de couple, la sexualité, et le désir d’enfant. Une souffrance invisible qui reste insuffisamment reconnue par la société.

A noter : La fausse couche désigne la perte spontanée d’un fœtus avant 22 semaines de grossesse, tandis que le deuil périnatal fait référence au deuil vécu par les parents lorsqu’ils perdent un enfant après 22 semaines de grossesse ou dans les jours suivant la naissance.

Des répercussions sous-estimées

Près de 9 femmes sur 10 ayant vécu une fausse couche rapportent des répercussions significatives sur leur santé mentale. En plus des impacts émotionnels, 55 % des femmes affirment que cela a affecté leur relation de couple, tandis que 40 % ressentent un impact au travail. Ces données témoignent de la complexité et de la profondeur du traumatisme causé par une fausse couche, un traumatisme souvent minimisé par l’entourage.

Un besoin d’accompagnement médical et psychologique

Malgré l’ampleur des répercussions, 91 % des femmes concernées n’ont bénéficié d’aucun accompagnement psychologique. Cette absence de soutien aggrave la douleur, laissant de nombreuses personnes démunies. Pourtant, 86 % des Français estiment qu’un meilleur accompagnement devrait être mis en place.

De premières actions ont été mises en place en ce sens. En 2024, la possibilité de bénéficier d’un arrêt de travail sans délai de carence a été instaurée. Pour autant, il reste du chemin à parcourir pour consolider l’accompagnement post fausse couche. 

Chez Qare nous oeuvrons pour une prise en charge plus complète des femmes ayant vécu une fausse couche. Comme le souligne la directrice médicale de Qare, le Dr Julie Salomon, un suivi psychologique systématique permettrait de prévenir des complications telles que la dépression ou l’anxiété chronique, y compris lors de futures grossesses.

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