3 grands combats qui restent à mener pour la santé des femmes
Par L'équipe médicale · Qare · Mis à jour le 20 juin 2024
Contenu validé par la Direction médicale de Qare.Dans le domaine de la santé, les besoins spécifiques des femmes sont encore trop peu reconnus. Pourtant, l’égalité des sexes, c’est aussi garantir le droit à la santé pour tous. C’est pourquoi Qare met en lumière 3 combats qu’il reste encore à mener pour une égalité de tous face aux soins.
1. La lutte contre le renoncement aux soins gynécologiques :
Le premier combat pour la santé des femmes est celui du renoncement aux soins gynécologiques Aujourd’hui, 60% des femmes ont déjà renoncé ou repoussé leurs soins gynécologiques. C’est ce que relève une étude réalisée par Qare et l’institut de sondage Ifop. 1 femme sur 3 déclare également ne pas être allée chez le gynécologue depuis plus de 2 ans. Les principales raisons à cela sont les délais d’attente, le manque de temps, la peur du jugement, la dépriorisation de ses propres besoins pour s’occuper de la santé de ses proches…
Une réalité qui concerne toutes les femmes, et qui est particulièrement accentuée chez les jeunes générations : 31% des 18-24 ans déclarent n’avoir jamais vu un professionnel de santé gynécologique.
Quelles solutions pour lutter contre le renoncement aux soins gynécologiques ?
Heureusement, face à ce renoncement, plusieurs solutions existent :
- La téléconsultation gynécologique : facile et pratique, elle permet d’avoir des RDV dans des délais très rapides et accessibles par tout le monde (renouvellement d’ordonnance, choix de la contraception, IVG).
- La (télé)consultation gynécologique peut être réalisée indifféremment par une sage femme ou un(e) gynécologue ou un médecin généraliste avec une expérience en gynécologie Que ce soit pour un suivi gynécologique de prévention où vous pouvez aborder toute question concernant la sexualité, la contraception, les infections sexuellement transmissibles, pour la réalisation d’une IVG médicamenteuse ou le suivi médical de la grossesse. En avoir plus.
2. La détection plus précoce et la meilleure prise en charge de la dépression post-partum :
Souvent confondue avec le baby blues, mal diagnostiquée, ou passée sous silence, la dépression post-partum est largement répandue en France. 30% des mères et 18% des pères disent avoir connu un épisode dépressif suite à la venue de leur enfant. Pourtant, peu sont informés sur le sujet et savent vers qui se tourner. Un mal-être qui se révèle difficile à vivre, culpabilisant et stigmatisant.
Face à ce constat alarmant, le gouvernement a lancé l’initiative “1000 premiers jours” en novembre 2021 pour accompagne les parents pas à pas, de la grossesse aux deux ans de leur enfant. Cette initiative fait aussi écho à la reconnaissance du concept de « 4ème trimestre », à savoir la période s’écoulant de la naissance du bébé jusqu’à sa douzième semaine de vie. C’est l’auteure américaine Jean Liedloff qui a introduit se concept dans les années 1970. Elle déclare ainsi que le bébé a besoin, entre autres, de retrouver après la naissance certains éléments qui l’ont bercé dans le ventre de sa mère, notamment la proximité physique.
Mais, le sujet du post-partum mental est encore très peu abordé lors des RDV médicaux : parmi les parents qui se disent mal-informés, 85% des mamans et 71% des papas révèlent qu’aucun professionnel de santé ne leur a parlé de la dépression post-partum. Pire, 25% disent qu’ils ne savent toujours pas ce que c’est aujourd’hui ! En effet, le niveau de littératie sur ce sujet, c’est-à-dire la motivation et les compétences des individus à accéder, comprendre, évaluer et utiliser l’information en vue de prendre des décisions concernant leur santé, est très préoccupante.
L’accès à des professionnels de santé, notamment de santé mentale, doit être facilité afin d’offrir une solution de premier niveau aux parents qui traversent des épisodes dépressifs. L’importance du rendez-vous médical chez les parents est indéniable, mais encore faut-il oser consulter sans se sentir jugé et donner les clés aux professionnels de santé pour adresser les parents en dépression post-partum vers les bons spécialistes !
Comment sortir d’une dépression post-partum ?
Pour sortir de la dépression post-partum, il faut commencer par en parler, à votre entourage, votre conjoint… Vous pouvez également consulter votre médecin traitant afin qu’il puisse vous orienter vers un psychologue ou un psychiatre. Vous pourrez bénéficier d’une prise en charge adaptée à travers une psychothérapie et, si nécessaire, un traitement médicamenteux.
Longtemps tabou, la dépression post-partum est une pathologie rencontrée par de nombreuses femmes, qu’il est important de prendre en charge pour éviter des conséquences néfastes à la fois chez la mère et chez l’enfant. Il est possible d’en sortir à condition d’accepter de l’aide et de bénéficier d’un accompagnement thérapeutique. Vous pouvez rechercher des témoignages de guérison de dépression post-partum pour vous rassurer, si nécessaire.
Quelques podcasts qui parlent du sujet : le Quatrième Trimestre, On A Marché Sur La Tête, la Matrescence, Bliss, Mon Post-Partum, Donner Naissance…
3. Le remboursement de la contraception :
Si la contraception est désormais gratuite pour toutes les femmes de moins de 25 ans, il reste encore du chemin pour un remboursement totale et complet de toutes contraceptions et de protections menstruelles et sexuelles à tout âge.
En effet, pour le moment, seules les pilules contraceptives de 1re et 2e génération, les implants, les stérilets (ou DIU), les diaphragmes et la contraception d’urgence sont remboursables par l’Assurance-maladie pour les mineures et le deviendront donc pour les jeunes femmes jusqu’à 25 ans.
Mais attention, l’Assurance-maladie ne prend pas en charge certaines méthodes contraceptives, et ce, quel que soit l’âge des jeunes femmes :
- Certaines pilules contraceptives (dites de 3e et 4e génération), les patchs contraceptifs, les anneaux vaginaux et les capes cervicales délivrés en pharmacie sur prescription médicale ;
- Les spermicides et les préservatifs féminins délivrés sans prescription.
Au-delà de la question de la remboursabilité des contraceptions et protections, c’est encore et toujours la femme qui porte majoritairement la charge contraceptive dans un couple hétérosexuel/bisexuel avec un homme. La charge contraceptive, c’est le fait d’avoir sur les épaules tout le poids de la fertilité et donc de la contraception dans un couple (choix de la contraception, financement, effets indésirables, conséquences physiques et psychologiques…).
Certes, deux marques de préservatifs sont déjà prises en charge à hauteur de 60% par l’assurance maladie. Mais, pour avoir accès à ce remboursement, il faut une prescription médicale (valable 1 an) délivrée par un médecin ou une sage-femme. Or, dans la pratique, très peu d’hommes font l’effort de prendre rendez-vous, de se faire prescrire l’ordonnance et d’aller acheter les préservatifs en pharmacie. En effet, c’est un véritable parcours du combattant, d’autant que leur partenaire peut le faire ou choisir désormais une contraception 100% gratuit.
Et la contraception masculine ?
Quand on parle de contraception, on pense tout de suite aux contraceptions féminines. Et pourtant la contraception masculine, ça existe même si elle reste encore peu pratiquée. Qare vous explique les avancées scientifiques réalisées sur la contraception masculine en 2020.
Toutefois, il existe plusieurs méthodes de contraception masculines en phase de test ou de développement. Aucune n’a encore reçu de validation scientifique officielle.
La contraception masculine thermique
Le principe consiste à maintenir les testicules au chaud, ce qui rend inactif les spermatozoïdes. Le moyen utilisé peut être un sous-vêtement adapté – on parle familièrement de contraception masculine par slip chauffant – ou bien un anneau pénien, efficace également en contraception masculine thermique. Il faut porter l’un ou l’autre 15 heures par jour minimum. Les tests de ces méthodes semblent très concluants.
Une injection de gel dans les testicules
C’est une méthode de contraceptif masculin développée actuellement en Inde. Un gel est injecté dans les testicules sous anesthésie locale. Il bloque les spermatozoïdes, mais ne gêne pas la vie sexuelle. Cette contraception masculine à base de gel est réversible, car le gel peut être dissous si besoin par une autre injection.